ndormis. Elle
alla aussitot a son maitre pour l'eveiller, mais elle ne put en venir a
bout, non plus que les autres personnes du logis, qu'apres avoir eteint les
doigts allumes, pendant que les deux voleurs commencaient a faire leur coup
dans une chambre voisine. Les deux magiciens, se voyant decouverts,
s'enfuirent au plus vite, et on ne les trouva plus[1].
[Note 1: Delrio, _Disquisitions magiques_.]
Il y avait autrefois beaucoup d'anneaux enchantes ou charges d'amulettes.
Les magiciens faisaient des anneaux constelles avec lesquels on operait des
merveilles. Cette croyance etait si repandue chez les paiens, que les
pretres ne pouvaient porter d'anneaux, a moins qu'il ne fussent si simples
qu'il etait evident qu'ils ne contenaient point d'amulettes[1].
[Note 1: Aulu-Gelle, lib. X, cap. XXV.]
Les anneaux magiques devinrent aussi de quelque usage chez les chretiens et
meme beaucoup de superstitions se rattacherent au simple _anneau
d'alliance_. On croyait qu'il y avait dans le quatrieme doigt, qu'on appela
specialement doigt annulaire ou doigt destine a l'anneau, une ligne qui
correspondait directement au coeur; on recommanda donc de mettre l'anneau
d'alliance a ce seul doigt. Le moment ou le mari donne l'anneau a sa jeune
epouse devant le pretre, ce moment, dit un vieux livre de secrets, est de
la plus haute importance. Si le mari arrete l'anneau a l'entree du doigt et
ne passe pas la seconde jointure, la femme sera maitresse; mais s'il
enfonce l'anneau jusqu'a l'origine du doigt, il sera chef et souverain.
Cette idee est encore en vigueur, et les jeunes mariees ont generalement
soin de courber le doigt annulaire au moment ou elles recoivent l'anneau de
maniere a l'arreter avant la seconde jointure.
Les Anglaises, qui observent la meme superstition, font le plus grand cas
de l'anneau d'alliance a cause de ses proprietes. Elles croient qu'en
mettant un de ces anneaux dans un bonnet de nuit, et placant le tout sous
leur chevet, elles verront en songe le mari qui leur est destine.
Les Orientaux reverent les anneaux et les bagues, et croient aux anneaux
enchantes. Leurs contes sont pleins de prodiges operes par ces anneaux. Ils
citent surtout, avec une admiration sans bornes, l'_anneau de Salomon_, par
la force duquel ce prince commandait a toute la nature. Le grand nom de
Dieu est grave sur cette bague, qui est gardee par des dragons, dans le
tombeau inconnu de Salomon. Celui qui s'emparerait de cet annea
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