y avoit a Padoue un
lycanthrope qui fut attrappe et ses pattes de loup luy furent coupees, et
au mesme instant il se trouva les bras et les piez coupez. Cela est pour
confirmer le proces fait aux sorciers de Vernon (an 1556), qui
frequentaient et s'assembloient ordinairement en un chastel vieil et ancien
en guise de nombre infini de chats. Il se trouva quatre ou cinq hommes qui
resolurent d'y demeurer la nuict, ou ils se trouverent assaillis de la
multitude de chats; et l'un des hommes y fut tue, les autres bien marquez,
et neanmoins blesserent plusieurs chats qui se trouverent apres mues,
enfermes et bien blesses. Et d'autant que cela semblait incroyable, la
procedure fut delaissee."
"Mais les cinq inquisiteurs qui estoient experimentez en telles causes ont
laisse par ecrit qu'il y eut trois sorciers pres Strasbourg qui
assaillirent un laboureur en guise de trois grands chats, et en se
defendant il blessa et chassa les chats, qui se trouverent au lit malade en
forme de femmes fort blessees a l'instant meme: et sur ce enquises elles
accuserent celuy qui les avoit frappees, qui dit aux juges l'heure et le
lieu qu'il avoit ete assailly de chats, et qu'il les avoit blesses."
Guyon[1] rapporte l'histoire d'un enchanteur qui se changeait en
differentes betes:
[Note 1: _Les diverses lecons_.]
"Aucuns persuaderent, dit-il, a Ferdinand, empereur premier de ce nom, de
faire venir devant lui un enchanteur et magicien polonais en la ville de
Numbourg, pour s'informer quelle yssue auroit le different qu'il avoit avec
le Turc, touchant le royaume de Hongrie, et que non seulement il usoit de
divination, mais aussi faisoit beaucoup de choses merveilleuses, et combien
que ledit sieur Roy ne le vouloit voir, si est-ce que ses courtizans
l'introduirent dans sa chambre, ou il fit beaucoup de choses admirables,
entre autres, il se transformoit en cheval, s'estanz oing de quelque
graisse, puis en forme de boeuf, et tiercement en lyon, tout en moins d'une
heure, dont ledit empereur eut si grande frayeur, qu'il commanda qu'on le
chassat, et ne voulut onc s'enquerir de ce maraud des choses futures."
"Il ne faut plus douter, ajoute le meme auteur[1], si Lucius Apuleius
Platonic auroit ete sorcier, et s'il auroit este transforme en asne,
d'autant qu'il en fut tire en justice par devant le proconsul d'Affrique,
du temps de l'empereur Antonin premier, l'an de J.-C. 150, comme Appoloine
Tiance, longtemps avant luy, soubz Domitian, l'a
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