me ce dernier il etait
monte, barde de fer et arme de la lance. Aucun reglement ne venait
l'entraver et, pourvu qu'il sauvat sa peau, tous les moyens lui etaient
bons.
Les autres roles etaient tenus par les gens de la suite du combattant:
gentilshommes, pages, ecuyers et valets, plus ou moins nombreux suivant
l'etat de fortune du maitre; ils avaient pour mission de l'aider, de
detourner de lui l'attention du taureau, de le defendre en un mot. Le
plus souvent le taureau portait entre les cornes un flot de rubans ou un
bouquet. Le torero improvise pouvait cueillir du bout de la lance ou de
l'epee ce trophee. Tres rares etaient les braves qui se risquaient a ce
jeu terriblement dangereux.
Dans la nuit du dimanche au lundi, la place San Francisco, lieu
ordinaire des rejouissances publiques, avait ete livree a de nombreuses
equipes d'ouvriers charges de l'amenager selon sa nouvelle destination.
La piste, le toril, les gradins destines aux seigneurs invites par
le roi, tout cela fut construit en quelques heures, de facon toute
rudimentaire.
C'est ainsi que les principaux materiaux utilises pour la construction
de l'arene consistaient surtout en charrettes, tonneaux, treteaux,
caisses, le tout habilement deguise et assujetti par des planches.
La corrida etant royale, on ne pouvait y assister que sur l'invitation
du roi. Nous avons dit que des gradins avaient ete construits a cet
effet. En dehors de ces gradins, les fenetres et les balcons des maisons
bordant la place etaient reserves a de grands seigneurs. Le roi lui-meme
prenait place au balcon du palais. Ce balcon, tres vaste, etait agrandi
pour la circonstance, orne de tentures et de fleurs, et prenait toutes
les apparences d'une tribune. Les principaux dignitaires de la cour se
massaient derriere le roi.
Le populaire s'entassait sur la place meme, en des espaces limites par
des cordes et gardes par des hommes d'armes.
Le seigneur qui prenait part a la course faisait generalement dresser sa
tente richement pavoisee et ornee de ses armoiries. C'est la que, aide
de ses serviteurs, il s'armait de toutes pieces, la qu'il se retirait
apres la joute, s'il s'en tirait indemne, ou qu'on le transportait s'il
etait blesse. C'etait, si l'on veut, sa loge d'artiste. Un espace
etait reserve a son cheval; un autre pour sa suite lorsqu'elle etait
nombreuse.
Pour ne pas deroger a l'usage, le Torero s'etait rendu de bonne heure
sur les lieux, afin de surveiller lui-meme so
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