me de l'illusion scenique a laquelle
il ne faut pas trop sacrifier dans le sens materiel, puisque l'esprit
n'en est jamais dupe. Il y a meme de l'elegance vraie et du gallicisme
dans l'incomplet de certaines metaphores.]
[Note 9: Dans son eloge de Despreaux (_Hist. de l'Acad. des
Inscript._), M. de Boze a dit tres-judicieusement: "Nous croyons qu'il
est inutile de vouloir donner au public une idee plus particuliere des
Satires de M. Despreaux. Qu'ajouterions-nous a l'idee qu'il en a deja?
Devenues l'appui ou la ressource de la plupart des conversations,
combien de maximes, de proverbes ou de bons mots ont-elles fait naitre
dans notre langue! et de la notre, combien en ont-elles fait passer dans
celle des etrangers! Il y a peu de livres qui aient plus agreablement
exerce la memoire des hommes, et il n'y en a certainement point qu'il
fut aujourd'hui plus aise de restituer, si toutes les copies et toutes
les editions en etoient perdues."]
Que si maintenant on nous oppose qu'il n'etait pas besoin de tant de
detours pour enoncer sur Boileau une opinion si peu neuve et que bien
des gens partagent au fond, nous rappellerons qu'en tout ceci nous
n'avons pretendu rien inventer; que nous avons seulement voulu
rafraichir en notre esprit les idees que le nom de Boileau reveille,
remettre ce celebre personnage en place, dans son siecle, avec ses
merites et ses imperfections, et revoir sans prejuges, de pres a la fois
et a distance, le correct, l'elegant, l'ingenieux redacteur d'un code
poetique abroge.
Avril 1829.
Comme correctif a cet article critique, on demande la permission
d'inserer ici la piece de vers suivante, qui est posterieure de pres de
quinze ans. A ceux qui l'accuseraient encore d'avoir jete la pierre aux
statues de Racine et de Boileau, l'auteur, pour toute reponse, a droit
maintenant de faire remarquer qu'en ecrivant _les Larmes de Racine_ et
_la Fontaine de Boileau_, il a temoigne, tres-incompletement sans doute,
de son admiration sincere pour ces deux poetes, mais qu'en cela meme il
a donne bien autant de gages peut-etre que ne l'ont fait certains de ses
accusateurs.
LA FONTAINE DE BOILEAU[10]
[Note 10: Il est indispensable, en lisant la piece qui suit, d'avoir
presente a la memoire l'Epitre VI de Boileau a M. de Lamoignon, dans
laquelle il parle de Baville et de la vie qu'on y mene.]
EPITRE
A MADAME LA COMTESSE MOLE.
Dans les jours d'autrefois qui n'a chante Baville?
Quand septemb
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