dont, chaque matin, l'heureuse et blonde tete,
Apres les jours charges de gloire et de tempete,
Porte legerement tout ce poids des aieux,
Et court sur le gazon, le vent dans ses cheveux.
Au chateau du Marais, ce 22 aout 1843.
[Note 11: Auteur du poeme latin des _Jardins_: voir au livre III un
morceau sur Baville, et deux odes latines du meme. Voir aussi Huet,
_Poesies_ latines et _Memoires_.]
[Note 12: Une _rachee_: on appelle ainsi les rejetons nes de la
racine apres qu'on a coupe le tronc. Les ormes qui ombrageaient
autrefois la fontaine avaient probablement ete coupes pour repousser en
_rachee_: de la le nom.]
[Note 13: Mademoiselle de Champlatreux, depuis duchesse d'Ayen.]
Pour completer enfin la serie de mes _retractations_ ou _retouches_ sur
Despreaux, je me permettrai d'indiquer ce que j'en ai dit au tome VI des
_Causeries du Lundi_ et qui a ete reproduit en tete d'une edition meme
de Boileau; et puis encore le chapitre a lui consacre au tome V de
_Port-Royal_. Etes-vous content? et pour le coup en est-ce assez?
PIERRE CORNEILLE
En fait de critique et d'histoire litteraire, il n'est point, ce me
semble, de lecture plus recreante, plus delectable, et a la fois plus
feconde en enseignements de toute espece, que les biographies bien
faites des grands hommes: non pas ces biographies minces et seches, ces
notices exigues et precieuses, ou l'ecrivain a la pensee de briller,
et dont chaque paragraphe est effile en epigramme; mais de larges,
copieuses, et parfois meme diffuses histoires de l'homme et de ses
oeuvres: entrer en son auteur, s'y installer, le produire sous ses
aspects divers; le faire vivre, se mouvoir et parler, comme il a du
faire; le suivre en son interieur et dans ses moeurs domestiques aussi
avant que l'on peut; le rattacher par tous les cotes a cette terre, a
cette existence reelle, a ces habitudes de chaque jour, dont les grands
hommes ne dependent pas moins que nous autres, fond veritable sur lequel
ils ont pied, d'ou ils partent pour s'elever quelque temps, et ou ils
retombent sans cesse. Les Allemands et les Anglais, avec leur caractere
complexe d'analyse et de poesie, s'entendent et se plaisent fort a ces
excellents livres. Walter Scott declare, pour son compte, qu'il ne sait
point de plus interessant ouvrage en toute la litterature anglaise que
l'histoire du docteur Johnson par Boswell. En France, nous commencons
aussi a estimer et a reclamer ces sortes d'etudes. De nos
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