ard part de l'usine a gaz
de la Villette avec M. Courtin a 10 heures 30. Il a reuni par une grande
perche les nacelles des deux ballons _le Napoleon_ (800 met. cub.) et
_l'Hirondelle_ (500 met. cub.). Ces ballons se touchent a l'equateur et
ils comprennent entre eux un troisieme petit aerostat de 40 met. cub.
L'appareil est un peu baroque, mais il ne s'en enleve pas moins dans de
bonnes conditions a 10 heures 30 du matin. Les deux ballons attaches qu'on
a appeles depuis les _Etats-Unis_, passent au-dessus des buttes Montmartre
et tombent a Mantes a 1 heure de l'apres-midi. Nous donnons le recit du
voyage d'apres le _Moniteur officiel_ de Tours.
"M.J.-G. Courtin, fournisseur de l'armee, charge de conduire les depeches
du gouvernement, est parti jeudi de Paris. L'aeronaute, Louis Godard,
commandait l'escadrille aerienne, qui se composait de deux ballons et de
deux nacelles, lies ensemble et marchant de conserve. Le poids total des
depeches confiees a M. Courtin s'elevait a 83 kilogrammes.
"Le depart a eu lieu jeudi, a 10 heures du matin, a l'usine a gaz de la
Villette. Nos voyageurs ont passe sur le Mont-Valerien a 800 metres de
hauteur. Apres avoir depasse la forteresse, a deux kilometres environ,
ils ont essuye quelques coups de feu, qui naturellement n'ont point porte
jusqu'a eux. Ils ont jete du lest, et se sont eleves jusqu'a 1,500 metres.
Ils etaient en ce moment sur la foret de Saint-Germain, d'ou les Prussiens
ont, avec le meme insucces, tire sur les ballons. Faute de vent, ils
ont plane assez longtemps et ont du redescendre a 800 metres, afin de
rencontrer un courant.
"Le reste du voyage aerien s'est accompli sans encombre et sans incidents.
"M.J.-G. Courtin et M. Godard ayant traverse Mantes, ont pris leurs
dispositions pour atterrir.
"C'est a trois kilometres de cette ville qu'ils ont touche terre; mais
ils ont ete traines pendant au moins 150 metres. Ils etaient dans cette
position desagreable, quand une troupe de cavaliers est arrivee sur eux
ventre a terre. Ils ont pris ces hommes pour des Prussiens et se sont crus
perdus. Heureusement la troupe etait commandee par M. Estancelin, qui est
charge d'organiser la defense dans le nord-ouest, et qui s'est empresse,
apres avoir aide nos voyageurs a prendre terre, de donner a l'envoye du
gouvernement une escorte pour gagner Mantes, ou son arrivee a cause une
alerte, car les Prussiens etaient d'un cote de la ville pendant que M.
Courtin y entrait de l'autre.
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