phiques. M. Rebou emporta un grand nombre de ces globules en
ballon et l'idee etait en pleine voie d'execution, lorsque les glaces
vinrent empecher le developpement de cet ingenieux mode de transport.
"Vers la meme epoque, M. le directeur des Postes ecoutait les propositions
de M. Delente qui, le 14 janvier, s'engageait a se rendre en province et
a faire parvenir a Paris, a l'aide d'un bateau sous-marin dont il est
l'inventeur, des correspondances privees ou autres.
"Le ballon-poste le _Vaucanson_ enleva M. Delente, muni d'un permis
de parcours general sur tous les chemins de fer, et de lettres qui
l'accreditaient aupres de la delegation dans les departements, avec
laquelle il avait a s'entendre pour les conditions de remuneration.
L'investissement a pris egalement fin avant que M. Delente ait reussi a
faire arriver des lettres dans Paris[14]."
[Note 14: _Journal Officiel_, mars 1871.]
LES FILS TELEGRAPHIQUES.
Quand Paris fut completement bloque par les Prussiens, que les
communications furent interrompues de toutes parts, bien des gens se
dirent: "Pourquoi n'a-t-on pas jete un cable electrique au fond de la
Seine? Ce simple fil eut permis d'ouvrir une correspondance occulte!"
Comment n'aurait-on pas songe a ce projet si simple? Ce cable a ete en
effet pose dans la basse Seine, mais la chute d'un pont le brisa quelques
jours apres. Toutes les tentatives faites pour l'utiliser furent vaines.
On ne put relier les deux bouts de cette unique artere qui aurait permis
au grand organisme qu'on nomme la France, d'entendre les battements de son
coeur qu'on nomme Paris!
Quelque temps apres cet irreparable accident, on fit un nouvel essai du
meme genre. Depuis longtemps un cable place sur la route de Fontainebleau,
se raccordait avec les fils aeriens du chemin de fer. Il fallait pour
utiliser ce fil electrique, faire une tranchee sur la route en avant de
Juvisy, et souder un fil mince au cable. M. Lemercier de Janvelle, charge
de cette mission perilleuse, partit dans le ballon _le Ferdinand Flocon_,
le 4 novembre; mais sous les yeux de l'ennemi, il ne put accomplir la
liaison des fils. Il la tenta cependant a trois reprises differentes,
dans les circonstances les plus difficiles. M. de Janvelle, assiste de M.
Forivon, capitaine des francs-tireurs, osa penetrer jusqu'au milieu des
lignes ennemies. La nuit, il reparait les fils aeriens coupes par les
Prussiens, en les unissant par de petits fils isoles tres-minces, plac
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