ier monte dans
la nacelle avec son lieutenant; huit cordes sont attachees a la barre
transversale de l'aerostat, quatre hommes s'attellent a chacune d'elles
et font avancer l'appareil, en tirant en meme temps les quatre cordes de
droite et les quatre cordes de gauche. On n'utilise ainsi que quarante
hommes qui, lorsqu'ils ont besoin de repos, peuvent etre remplaces par les
quarante autres. Le ballon est suivi des deux voitures-batteries, pour la
preparation du gaz, et d'un fourgon, ou sont places les plateaux et les
cordes d'ascension, des pelles et des pioches pour enfouir la nacelle en
terre, des tuyaux de gonflement, des cordes pour les reparations, etc.
Arrive au lieu d'observation, l'aerostat est place sur le sol. Sa pointe
est orientee dans le sens du vent, et des cordes d'equateur attachees a
des pieux, enfonces en terre, le maintiennent a l'etat de repos absolu.
Quand les trois ballons sont installes a leurs postes, ils sont prets a
renseigner le general en chef a toute heure du jour. Lorsque l'ascension
doit s'executer, un officier d'etat-major monte dans la nacelle avec le
chef aerostier. Le ballon s'eleve a 200 metres de haut, retenu par deux
cordes que quarante hommes laissent glisser dans des poulies, amarrees a
des plateaux de bois remplis de pierres. Tandis que l'aeronaute surveille
le ballon, jette du lest, s'il le juge necessaire, l'officier sonde
l'horizon soit a l'oeil nu, soit a l'aide d'une lunette. Si le temps est
pur, il apercoit, sous la nacelle, une immense campagne, d'une etendue de
plusieurs lieues, il peut distinguer au loin des camps ou des lignes de
bataille, il etudie minutieusement les positions et les mouvements de
l'ennemi.
Rien n'empeche de munir les trois ballons d'un appareil electrique. Un
employe du telegraphe ferait alors partie de la compagnie des aerostiers.
Juche dans la nacelle, il ferait fonctionner l'appareil Morse sous la
dictee de l'officier d'etat-major; un fil electrique descendrait du ballon
jusqu'a terre et s'etendrait jusqu'au quartier-general.
Si un combat est livre et que l'aerostat captif plane dans les airs,
l'observateur voit les bataillons ennemis reculer ou avancer, il surveille
leur moindre mouvement, il fait part de tout ce qu'il-voit, a l'aide du
telegraphe. Avec trois aerostats ainsi organises, un general en chef peut
connaitre a tout moment toutes les phases successives de la grande partie
qui est en jeu.
Mais, pourra-t-on objecter, le ballon sera
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