e tomber, du haut des airs, des bombes sur l'armee francaise. Ils
modifierent ensuite ce projet, et firent construire a Moscou un immense
ballon qui devait pouvoir porter au moins cinquante hommes. Cet aerostat
ne fut jamais acheve; il est probable du reste qu'il n'aurait jamais pu
repondre aux esperances qu'il avait fait naitre.
En 1815, Carnot, commandant en chef la ville d'Anvers, assiegee par
l'ennemi, fit executer des reconnaissances en ballon captif, mais on
manque de renseignements precis sur les experiences qui furent executees.
En 1826, l'attention du gouvernement francais fut serieusement attiree sur
la question des ballons militaires, par un ancien professeur de l'ecole
militaire, M. Ferry. Une commission fut nommee, elle approuva les projets
de M. Ferry, et termina son rapport en disant que les premiers travaux des
aerostiers de la Republique devaient etre continues.
Le gouvernement de la Restauration engloutit le rapport de la commission,
et le memoire de M. Ferry dans les profondeurs les plus cachees de ses
cartons ministeriels!
En 1849, les Autrichiens, pendant le siege de Venise, gonflerent des
petits ballons de papier, munis de bombes, qui devaient tomber sur la
ville assiegee. Ils lancerent deux cents de ces ballonneaux incendiaires.
Les ballons s'elevent, ils marchent sur Venise, ils s'elevent encore, et
sont pris par un contre-courant qui les ramene sur la campagne occupee par
l'armee autrichienne, ou les bombes incendiaires viennent tomber, sans
causer de grands degats.
Depuis cette epoque, on ne retrouva plus les ballons militaires que de
l'autre cote de l'Atlantique. Pendant la guerre des Etats-Unis, le general
Mac-Clellan employa successivement, en 1861, les aeronautes La Mountain
et Allan. Le premier partit un jour du camp de l'Union, il traversa
Washington en ballon captif, puis coupant ses cordes, il s'eleva en
liberte. Il embrasse d'un seul coup d'oeil le panorama des positions
ennemies, il prend des notes minutieuses qu'il communique au general
Mac-Clellan, apres etre descendu a Maryland.
M. Allan entreprit sans grand succes des experiences de telegraphie
aerostatique; mais dans cet ordre de tentatives, d'autres essais
satisfaisants furent tentes en Amerique, comme nous l'apprend le _Journal
militaire de Darmstadt_.
"Dans les derniers jours de mai 1862, dit ce journal, l'armee unioniste,
campee devant Richmond, lanca au-dessus de la place un ballon captif. Un
appareil photograp
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