entative si hardie, si perilleuse le conduisit au but tant espere. Il
penetra dans la ville assiegee. M. Morel, rentre a Paris, en ressortit
encore par la voie des airs. Il partit en ballon le 15 decembre, mais le
vent le poussa en Prusse, ou il fut retenu prisonnier jusqu'a la fin de la
guerre, comme nous l'avons dit dans le chapitre precedent.
M. Steenackers, directeur des postes et des telegraphes a Tours, envoya
vers Paris un grand nombre de courriers a pied. Toutes les ruses ont ete
imaginees. Les uns se deguisaient en marchands ambulants, les autres en
paysans. Ils arrivaient a une premiere ligne d'occupation ou ils etaient
arretes et fouilles, puis on les contraignait de retrograder.
L'inspection prussienne etait pleine de peril. Malheur a celui qui
laissait prendre sa depeche, il courait le risque d'etre fusille comme
espion. Un facteur du telegraphe fait plusieurs fois prisonnier, et
fouille a nu, cachait la depeche chiffree dont il etait porteur dans une
dent artificielle et creuse. Les Prussiens ne savaient pas devoiler cette
cachette ingenieuse, mais quelques journaux commirent l'indiscretion de
raconter le fait. Il fallut renoncer a la dent creuse.
Le 12 janvier, MM. Imbert, Roche, Perney, Fontaine et Leblanc, tenterent
de franchir les lignes ennemies en suivant sous terre les carrieres
souterraines de la rive gauche. L'entreprise echoua.
Il en fut encore de meme pour les plongeurs qui devaient revenir a Paris,
en suivant le fond de la Seine dans des scaphandres.
Ainsi, Paris, qui recevait quelques mois auparavant des centaines de
trains de marchandises et de voyageurs, n'etait plus accessible a un seul
pieton portant quelques chiffres sur un carre de papier!
LA POSTE FLUVIALE.
"Le 6 decembre, MM. Versoven, Delort et E. Robert s'etaient engages a
expedier par eau, au moyen de spheres dont ils etaient les inventeurs,
les lettres ordinaires ou photo-micrographiques qui pourraient leur etre
confiees dans les departements pour etre transmises a Paris. Il leur etait
accorde 1 fr. par lettre close, du poids de 4 grammes; 0 fr. 25 c. par
depeche-lettre photographique, et 0 fr, 05 c. par depeche reponse aux
cartes-poste. Les lettres ordinaires transportees par ces messieurs
devaient etre affranchies par timbres-poste, conformement au tarif
en vigueur; il etait convenu que les depeches officielles seraient
transportees gratuitement.
"Toutes les lettres devaient etre concentrees au bureau de poste de
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