i se chargeront
bien de revenir!"
Le vice-president de la Societe _l'Esperance_, M. Van Roosebecke, alla
trouver le general Trochu, vers le 25 septembre, apres le depart du
premier ballon-poste, et lui exposa son projet. Le Gouverneur de Paris
l'ecouta avec interet, et le renvoya a M. Rampont.
Le 27, trois pigeons partaient dans le ballon _la Ville de Florence_,
six heures apres ils etaient revenus a Paris, avec une depeche signee de
l'aeronaute qui annoncait sa descente pres de Mantes.
La poste par pigeons etait creee.
On ne tarda pas toutefois a s'apercevoir qu'il fallait une certaine
habitude des pigeons, pour les bien lancer. Souvent les oiseaux etaient
mal soignes par les aeronautes, ils ne revenaient pas a Paris, ou
rentraient apres avoir laisse tomber une depeche mal attachee.
L'administration fit partir successivement les membres de la societe
_l'Esperance_. MM. Van Roosebecke, Cassiers se rendirent a Tours par
ballon, avec une trentaine de pigeons chacun. Leurs collegues, MM.
Tracelet, Nobecourt, etc., les rejoignirent plus tard. Ils se mirent a la
disposition de M. Steenackers vers le milieu d'octobre.
Dix-huit pigeons lances de Dreux, de Blois, de Vendome, rentrerent presque
successivement a Paris, munis de depeches photographiques.
Ce succes depassa toute esperance. Aussi M. Steenackers se decida-t-il a
ouvrir au public la poste colombophile. On envoyait a Tours les depeches
privees pour Paris, elles partaient par pigeon moyennant 0 fr. 50 par mot.
Mais le mauvais temps, le brouillard, la neige, ne tarderent pas a rendre
le service tres-irregulier. Un grand nombre de pigeons ne rentrerent pas a
Paris.
Trois cent soixante-trois pigeons ont ete emportes de Paris en ballon et
lances sur Paris. Il n'en est rentre que 37, savoir: 4 en septembre, 18
en octobre, 17 en novembre, 12 en decembre, 3 en janvier, et 3 en
fevrier.--Quelques-uns d'entre eux sont restes absents fort longtemps.
C'est ainsi que le 6 fevrier 1871, on recut a Paris un pigeon qui avait
ete lance aux environs d'Orleans le 18 novembre 1870. Il rapporta la
depeche n deg. 26, tandis que la veille un pigeon avait rapporte la depeche n deg.
51.
Le 23 janvier, on recut un pigeon qui avait perdu sa depeche et trois
plumes de la queue. Il avait ete sans doute atteint par une balle
prussienne.
Les Parisiens se rappellent la joie produite par l'arrivee des messagers
ailes pendant le siege. Quand un pigeon volait au-dessus des toits,
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