our de leur habitation, et arrivent
sans doute a connaitre les environs de la ville qu'ils habitent. Les
brouillards, qui les empechent de retrouver les points de repere que leur
a fait observer un merveilleux instinct, rendent presque impossible leur
retour au colombier. Par une cause qui n'est pas encore expliquee, ils
perdent aussi leurs facultes, par les temps de gelee, et surtout quand la
neige couvre le sol. On comprendra que l'hiver exceptionnellement froid de
1870-1871 a ete bien defavorable a la poste par pigeons.
Nous completerons ces renseignements par quelques lignes extraites du
_Journal Officiel_ (mars 1871), ou se trouvent des details sur les types
de pigeons les plus recherches des amateurs du sport aerien.
"Le pigeon voyageur est elegant et gracieux de forme.
"Le _liegeois_ (1er type) est petit, a tete regulierement convexe, que
termine un bec tres-court. Les yeux sont saillants et entoures d'une
membrane nue; l'iris est jaune orange fonce; les caroncules nasales sont
plus grosses chez le male que chez la femelle.
"Le pigeon d'_Anvers_ (2e type) est beaucoup plus gros, plus elance, plus
haut sur ses pattes, le cou est long; son vol est tres-rapide, mais il est
moins fidele a son colombier que le liegeois; sa tete est moins arrondie,
comme si les lobes cerebraux correspondant a la memoire etaient moins
developpes; le bec est plus grand, l'iris est entoure d'un cercle
blanc. "L'_irlandais_ (3e type) est fort; les caroncules nasales sont
tres-grosses; la membrane nue qui entoure l'oeil est large; l'oeil est
souvent tout noir (en termes techniques, oeil de vesce).
"Le plumage est tres-varie, tres-doux de nuance, tres-fourni: les couleurs
uniformes, telles que rouge, blanc, noir, sont rares. Les plus communes
sont le bleu, le bleu etincele, le rouge etincele ou tache de noir, et les
nuances binaires; blanc et bleu, blanc et rouge, et blanc et noir.
"Ce sont ces trois races croisees qui fournissent les meilleurs coureurs,
reunissant la memoire, la force, la vue (qui predominent dans chacune des
races signalees), a la beaute et a la solidite de la charpente osseuse."
Il existait a Paris bien avant la guerre une societe colombophile, la
societe _l'Esperance_. Quand les premiers ballons du siege s'eleverent
dans les airs, les membres de cette societe songerent a leurs pigeons.
"Les ballons s'envolent, disaient-ils, mais qui nous donnera de leurs
nouvelles? Qu'ils enlevent avec eux nos pigeons; ceux-c
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