3,000 met. cub.).--Aeronaute: W. de
Fonvielle.--Passagers: MM. de Viloutray, Bunel, Rouze et un quatrieme
voyageur.
Depart: usine a gaz, Vaugirard, 10h. matin.
Arrivee: Louvain (Belgique), 2h. 15 soir.
Cette ascension est une entreprise particuliere organisee par M. de
Fonvielle, qui a d'abord voulu utiliser l'ancien ballon captif de
l'Exposition universelle de 1867.
Mais cette premiere tentative ne fut pas heureuse. L'ex-ballon captif, mal
gonfle, se separa de son filet, quand on voulut le baisser contre terre
pour reparer une fente ouverte dans l'etoffe. Il s'echappa tout seul dans
les airs, sans filet, sans nacelle, et tomba entre les lignes prussiennes
et les lignes francaises.--On le voyait de loin, s'agiter contre terre,
comme une baleine echouee sur le rivage. Mais les postes francais ne se
deciderent pas a aller le chercher sans une autorisation de la place.
Quand on obtint la permission, trois jours apres, il etait trop tard! Les
Prussiens s'etaient empares de l'aerostat!
PREMIER BALLON PERDU EN MER.
31e Ascension. _30 novembre_.--Le _Jacquard_ (2,000 met.
cub.).--Aeronaute: Prince, marin.--Pas de passager.
Depeches: 250 kil.
Depart: gare d'Orleans, 11h. soir.
Arrivee: lieu inconnu.
Il parait que lorsque le marin Prince partit en ballon, il s'ecria
avec enthousiasme: "Je veux faire un immense voyage, on parlera de mon
ascension!" Il s'eleva lentement a 11 heures du soir, par une nuit
noire.--On ne l'a jamais revu depuis.
Un navire anglais apercut le ballon, en vue de Plymouth; il se perdit en
mer. Quel drame epouvantable a du torturer l'esprit de l'infortune Prince,
avant de trouver la plus horrible des morts! Seul du haut des airs, il
contemple l'etendue de l'Ocean ou fatalement il doit descendre. Il compte
les sacs de lest, et ne les sacrifie qu'avec une parcimonie scrupuleuse.
Chaque poignee de sable qu'il lance est un peu de sa vie qui s'en va.--Il
arrive, ce moment supreme, ou tout est jete par dessus bord! Le ballon
descend, se rapproche du gouffre immense!... La nacelle se heurte sur la
cime des vagues, elle n'enfonce pas, elle glisse a la surface des flots,
entrainee par le globe aerien, qui se creuse comme une grande voile!
Pendant combien de temps durera ce sinistre voyage? Il peut se prolonger
jusqu'a ce que la mort saisisse l'aeronaute, par la faim, par le froid
peut-etre!--Quel epouvantable et navrant tableau, que celui de ce
voyageur, perdu dans l'immensite de la mer! Il cherche d
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