as temoins. En effet
... Surtout ses cheveux blonds. En effet, je m'enfuis au loin avec une
conscience desormais implacable. Il avait quatorze ans. Avec une
conscience desormais implacable. Chaque nuit. Lorsqu'un jeune homme, qui
aspire a la gloire, dans un cinquieme etage, penche sur sa table de
travail, a l'heure silencieuse de minuit, percoit un bruissement qu'il
ne sait a quoi attribuer, il tourne, de tous les cotes, sa tete,
alourdie par la meditation et les manuscrits poudreux; mais, rien, aucun
indice surpris ne lui revele la cause de ce qu'il entend si faiblement,
quoique cependant il l'entende. Il s'apercoit, enfin, que la fumee de sa
bougie, prenant son essor vers le plafond, occasionne, a travers l'air
ambiant, les vibrations presque imperceptibles d'une feuille de papier
accrochee a un clou fige contre la muraille. Dans un cinquieme etage. De
meme qu'un jeune homme, qui aspire a la gloire, entend un bruissement
qu'il ne sait a quoi attribuer, ainsi j'entends une voix melodieuse qui
prononce a mon oreille: "Maldoror!" Mais, avant de mettre fin a sa
meprise, il croyait entendre les ailes d'un moustique ... penche sur
sa table de travail. Cependant, je ne reve pas; qu'importe que je sois
etendu sur mon lit de satin? Je fais avec sang-froid la perspicace
remarque que j'ai les yeux ouverts, quoiqu'il soit l'heure des dominos
roses et des bals masques. Jamais ... oh! non, jamais! une voix mortelle
ne fit entendre ces accents seraphiques, en prononcant, avec tant de
douloureuse elegance, les syllabes de mon nom! Les ailes d'un moustique
... Comme sa voix est bienveillante. M'a-t-il donc pardonne? Son corps
alla cogner contre le tronc d'un chene ... "Maldoror!"
FIN DU QUATRIEME CHANT
CHANT CINQUIEME
Que le lecteur ne se fache pas contre moi, si ma prose n'a pas le
bonheur de lui plaire. Tu soutiens que mes idees sont au moins
singulieres. Ce que tu dis la, homme respectable, est la verite; mais,
une verite partiale. Or, quelle source abondante d'erreurs et de
meprises n'est pas toute verite partiale! Les bandes d'etourneaux ont
une maniere de voler qui leur est propre, et semble soumise a une
tactique uniforme et reguliere, telle que serait celle d'une troupe
disciplinee, obeissant avec precision a la voix d'un seul chef. C'est a
la voix de l'instinct que les etourneaux obeissent, et leur instinct les
porte a se rapprocher toujours du centre du peloton, tandis que la
rapidite de leur vol les emport
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