aient engages de lui fournir.
Quoique ce fut un pur artifice de la part du roi, quelques-uns s'y
laisserent surprendre, mais le plus grand nombre s'en tint a la
resolution prise le jour precedent. Le parlement s'etant rassemble, et
le roi ayant reitere ses representations, plusieurs lui repeterent
ce qu'ils lui avaient deja dit touchant l'epuisement du royaume, en
ajoutant qu'il s'etait engage dans la ligue contre la France sans les
consulter, et qu'il pouvait, s'il voulait soutenir cet engagement, le
faire a ses frais; qu'il n'etait ni de son honneur, ni de sa conscience,
de faire la guerre a la France avant la fin de la treve, qui subsistait
encore, et que les Francais avaient religieusement observee; qu'il avait
traite avec des rebelles et des perfides qui le trahiraient lui-meme
apres avoir viole, comme ils avaient deja fait, les droits les plus
sacres de l'obeissance et de la soumission envers leur souverain; qu'ils
n'en voulaient qu'a l'argent de l'Angleterre, comme ils le faisaient
assez connaitre, en ne demandant rien autre chose, et qu'il n'etait
nullement a propos de l'employer a un pareil usage; enfin que les rois
ses predecesseurs etaient un exemple pour lui, qu'il ne devait point
oublier; que la plupart de leurs expeditions en France avaient echoue;
que la noblesse francaise etait invincible dans son pays; que ce que les
rois d'Angleterre y avaient acquis par des alliances et des mariages,
ils n'avaient non-seulement pu l'augmenter par la guerre, mais qu'ils
n'avaient pu le conserver que par la paix.
Ces remontrances mirent Henri dans une colere qu'il ne put contenir. Il
repliqua dans des termes pleins d'aigreur et d'amertume, et conclut,
en jurant par tous les Saints, qu'il executerait son projet, malgre la
lachete de ceux qui l'abandonnaient, et qu'il passerait la mer avec une
flotte aux fetes de Paques. Il congedia le parlement, qui neanmoins,
avant de se separer, fit mettre par ecrit ce qu'il avait represente au
roi, a quoi on ajouta le denombrement des sommes qu'il avait levees
depuis plusieurs annees, dont on n'avait vu aucun emploi.
Sitot qu'on eut appris a la cour de France la resolution du roi
d'Angleterre, Louis convoqua un parlement a Paris, pour demander conseil
sur le chatiment que meritait un vassal qui ne voulait point reconnaitre
son seigneur. Toute l'assemblee repondit d'une voix, que le vassal etait
dechu de ses fiefs, et que le seigneur devait les confisquer, comme un
bien qui lui appa
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