nvoyait a la commission
des douze pour avoir des nouvelles du magistrat arrache, disait-on, a ses
fonctions. A deux heures et demie de la nuit, on apprit qu'il subissait un
interrogatoire, et que Varlet avait ete arrete aussi. A quatre heures, on
annonca qu'Hebert avait ete mis en etat d'arrestation a l'Abbaye. A cinq
heures, Chaumette se rendit dans sa prison pour le voir, mais il ne put
etre introduit. Le matin, le conseil general redigea une petition a la
convention, et la fit porter par des cavaliers dans les sections, afin
d'avoir leur adhesion. Presque dans toutes les sections on se battait; on
voulait changer a chaque instant les bureaux et les presidens, empecher ou
faire des arrestations, adherer ou s'opposer au systeme de la commune,
signer ou rejeter la petition qu'elle proposait. Enfin cette petition,
approuvee par un grand nombre de sections, fut presentee dans la journee
du 25 a la convention. La deputation de la commune se plaignait des
calomnies repandues contre les magistrats du peuple; elle demandait que la
petition de la section de la Fraternite fut remise a l'accusateur public,
pour que les coupables, s'il en existait, ou les calomniateurs, fussent
punis. Elle demandait enfin justice de la commission des douze, qui avait
commis un attentat sur la personne d'un magistrat du peuple, en le faisant
enlever a ses fonctions, et enfermer a l'Abbaye. Isnard presidait en ce
moment, et devait repondre a la deputation. "Magistrats du peuple, dit-il
d'un ton grave et severe, il est urgent que vous entendiez des verites
importantes. La France a confie ses representans a la ville de Paris, et
elle veut qu'ils y soient en surete. Si la representation nationale etait
violee par une de ces conspirations dont nous avons ete entoures depuis le
10 mars, et dont les magistrats ont ete les derniers a nous avertir, je le
declare au nom de la republique, Paris eprouverait la vengeance de la
France, et serait raye de la liste des cites." Cette reponse solennelle et
grande produisit sur l'assemblee une impression profonde. Une foule de
voix en demandaient l'impression. Danton soutint qu'elle etait faite pour
augmenter la division qui commencait a eclater entre Paris et les
departemens, et qu'il ne fallait rien faire qui put accroitre ce malheur.
La convention, croyant que c'etait assez de l'energie de la reponse, et de
l'energie de la commission des douze, passa a l'ordre du jour, sans
ordonner l'impression proposee.
Les depu
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