ur, se
rendre au lieu du rassemblement de la compagnie du quartier, et marcher au
premier signal qui leur serait donne. Aucun ne pouvait manquer au
rendez-vous; et, en attendant la nomination d'un commandant-general, en
remplacement de Santerre, parti pour la Vendee, le plus ancien chef de
legion devait avoir le commandement superieur. Les assemblees de section
devaient etre fermees a dix heures du soir; les presidens etaient rendus
responsables de l'execution de cet article. Le projet de decret fut adopte
en totalite, malgre quelques debats, et malgre Danton, qui dit qu'en
mettant ainsi l'assemblee et les etablissemens publics sous la sauvegarde
des citoyens de Paris, on _decretait la peur_.
Immediatement apres avoir propose ce decret, la commission des douze fit
arreter a la fois les nommes Marino et Michel, administrateurs de
police, accuses d'avoir fait a l'assemblee de la mairie les propositions
qui causaient tant de rumeur. Elle fit arreter en outre le substitut du
procureur de la commune, Hebert, lequel ecrivait, sous le nom du _pere
Duchene_, une feuille encore plus orduriere que celle de Marat, et mise,
par un langage hideux et degoutant, a la portee de la plus basse populace.
Hebert, dans cette feuille, imprimait ouvertement tout ce que les nommes
Marino et Michel etaient accuses d'avoir verbalement propose a la mairie.
La commission crut donc devoir poursuivre a la fois et ceux qui prechaient
et ceux qui voulaient executer une nouvelle insurrection. A peine l'ordre
d'arrestation etait-il lance contre Hebert, qu'il se rendit en toute hate
a la commune pour annoncer ce qui lui arrivait, et montrer au conseil
general le mandat d'arret dont il etait frappe. On l'arrachait, disait-il,
a ses fonctions, mais il allait obeir. La commune ne devait pas oublier le
serment qu'elle avait fait de se regarder comme frappee lorsqu'un de ses
membres le serait. Il n'invoquait pas ce serment pour lui, car il etait
pret a porter sa tete sur l'echafaud, mais pour ses concitoyens menaces
d'un nouvel esclavage. De nombreux applaudissemens accueillent Hebert.
Chaumette, le procureur en chef, l'embrasse; le president lui donne
l'accolade au nom de tout le conseil. La seance est declaree permanente
jusqu'a ce qu'on ait des nouvelles d'Hebert. Les membres du conseil sont
invites a porter des consolations et des secours aux femmes et aux enfans
de tous ceux qui sont ou seront detenus.
La seance fut permanente, et d'heure en heure on e
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