yage meme ont ete faits par M. Paul Verne,
frere de M. Jules Verne. Nous avons cru bon de mettre en regard des
_Voyages extraordinaires_ de Jules Verne la narration de cette excursion
faite par son frere dans des circonstances veritablement difficiles, et
qui placent M. Paul Verne au premier rang de nos ascensionnistes
francais dans les Alpes.
De cet ensemble, il resulte un volume dont les elements sont
tres-varies, un melange de conceptions reelles, fantastiques et
imaginaires, auquel nous avons l'espoir que notre public fera bon
accueil.
J. HETZEL.
UNE FANTAISIE
DU
DOCTEUR OX
[Illustration: Le Docteur Ox.]
I
Comme quoi il est inutile de chercher, meme sur les meilleures cartes,
la petite ville de Quiquendone.
Si vous cherchez sur une carte des Flandres, ancienne ou moderne, la
petite ville de Quiquendone, il est probable que vous ne l'y trouverez
pas. Quiquendone est-elle donc une cite disparue? Non. Une ville a
venir? Pas davantage. Elle existe, en depit des geographies, et cela
depuis huit a neuf cents ans. Elle compte meme deux mille trois cent
quatre-vingt-treize ames, en admettant une ame par chaque habitant. Elle
est situee a treize kilometres et demi dans le nord-ouest d'Audenarde et
a quinze kilometres un quart dans le sud-est de Bruges, en pleine
Flandre. Le Vaar, petit affluent de l'Escaut, passe sous ses trois
ponts, encore recouverts d'une antique toiture du moyen age, comme a
Tournay. On y admire un vieux chateau, dont la premiere pierre fut
posee, en 1197, par le comte Baudouin, futur empereur de Constantinople,
et un hotel de ville a demi-fenetres gothiques, couronne d'un chapelet
de creneaux, que domine un beffroi a tourelles, eleve de trois cent
cinquante-sept pieds au-dessus du sol. On y entend, a chaque heure, un
carillon de cinq octaves, veritable piano aerien, dont la renommee
surpasse celle du celebre carillon de Bruges. Les etrangers--s'il en est
jamais venu a Quiquendone--ne quittent point cette curieuse ville sans
avoir visite sa salle des stathouders, ornee du portrait en pied de
Guillaume de Nassau par Brandon; le jube de l'eglise Saint-Magloire,
chef-d'oeuvre de l'architecture du XVIe siecle; le puits en fer forge
qui se creuse au milieu de la grande place Saint-Ernuph, dont
l'admirable ornementation est due au peintre-forgeron Quentin Metsys; le
tombeau eleve autrefois a Marie de Bourgogne, fille de Charles le
Temeraire, qui repose maintenant dans l'egl
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