oumis et obeissant.
Elle allongea la main et frappa sur un timbre. A son appel. Centurion,
degrime, ayant repris sa personnalite, parut avec son sourire
obsequieux.
Fausta eut un long entretien avec lui au cours duquel elle lui donna des
instructions detaillees concernant la Giralda, ensuite de quoi le bravo
s'eclipsa sans doute pour proceder a l'execution immediate des ordres
recus.
Fausta demeura encore une fois seule.
Elle alla droit a un cabinet de travail merveilleux, ouvrit un tiroir
secret et en sortit un parchemin qu'elle considera longuement avant de
le cacher dans son sein, en murmurant:
"Je n'ai plus de raisons de garder ce parchemin. Le mieux est de le
remettre a M. d'Espinosa. Je fais ainsi d'une pierre deux coups.
D'abord, je me concilie l'amitie du grand inquisiteur et du roi. S'ils
ont des soupcons au sujet de cette conspiration, je les endors. Je
trouve securite et liberte d'action. Ensuite, tout ce que le roi
Philippe entreprendra avec ce parchemin tournera au profit de son
successeur.
Elle reflechit une seconde, et:
"Pardaillan!... Que dira-t-il quand il saura que j'ai remis ce parchemin
a M. d'Espinosa? Voila sa mission manquee, lui qui a promis de rapporter
ce parchemin a Henri de Navarre. Qui sait? Si d'Espinosa le manque, je
me debarrasse peut-etre en meme temps de Pardaillan. Avec ses idees
speciales, il est capable de se croire Deshonore."
Et avec un sourire terrible:
"Lorsqu'un homme comme Pardaillan se croit deshonore et qu'il ne peut
laver son honneur dans le sang de son ennemi, il n'a qu'une ressource:
le laver dans son propre sang. Pardaillan pourrait bien se tuer!...
C'est a voir!..."
Elle demeura encore un moment reveuse, et ce nom de Pardaillan appela
dans son esprit celui de son fils, et elle songea:
"Myrthis! Ou peut bien etre Myrthis? Et mon fils, le fils de Pardaillan?
Il serait temps pourtant de rechercher cet enfant."
Elle reflechit encore un moment et murmura:
"Oui, tout ceci sera liquide rapidement, soit que je reussisse, soit que
j'echoue. Il sera temps de rechercher mon fils."
Ayant pris cette resolution, elle frappa de nouveau sur un timbre et
jeta un ordre a la suivante, accourue.
Quelques instants plus tard, la litiere de Fausta s'arretait devant le
vestibule d'honneur du grand inquisiteur, loge au palais.
Fausta eut un long entretien avec d'Espinosa, a qui, en echange de
certaines conditions qu'elle posa, elle remit spontanement la fameu
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