e; c'etait le
temoignage de la reconciliation qu'il venait de cimenter avec Dieu,
l'expression filiale de sa conscience tranquillisee.
A partir de ce moment, le plus admirable contraste se fit remarquer
dans le jeune malade; on le voyait subir d'heure en heure l'influence
de l'action celeste.
Lui adressait-on des paroles de piete? il les recevait avec
reconnaissance. Lui faisait-on une lecture edifiante? il l'ecoutait
avec une douce attention. Les _Confessions_ du grand eveque
d'Hippone faisaient, entre tous les autres livres, ses plus cheres
delices. C'est mon histoire que je lis, disait-il avec un pieux
sentiment d'amour de Dieu. Il contemplait avec bonheur la croix de
Jesus, cherchant a participer a la vertu qui s'en echappe pour le
chretien supportant sans se plaindre les plus cruelles douleurs. Il
fit publiquement ses excuses a tous les membres de sa famille et aux
personnes de la maison pour les scandales qu'il avait donnes, et
particulierement au venerable ecclesiastique dont il avait refuse le
ministere quelques mois auparavant.
Sa mort fut des plus edifiantes: le pecheur etait devenu un saint.
* * * * *
32.--VAINCU PAR L'EXEMPLE.
Un enfant pieux etait place dans un tres mauvais atelier de tourneur;
c'etait veritablement pour lui un enfer. Pour comble de malheur,
le patron avait un contrat passe avec les parents et ne voulut
pas entendre parler de rupture. Le jeune apprenti fut tente de se
desesperer; mais soutenu par les conseils de son confesseur, il se
resigna. Les attaques allaient toujours croissant. Enfin, un dimanche,
le pauvre enfant vient se jeter dans les bras de l'aumonier, et,
fondant en larmes, lui fait part de ses nouveaux tourments; il se
plaint surtout d'un ouvrier qui s'acharne apres lui plus que les
autres et le harcelle de ses impietes. Quel remede a cette situation?
"Un seul, la priere! Priez pour la conversion de ce malheureux! Tout
est possible a Dieu." lui dit le confesseur. Reste seul dans un petit
sanctuaire, l'enfant se prosterne devant une statue de la Sainte
Vierge, pleure a chaudes larmes et prie longtemps avec la plus grande
ferveur. Le samedi suivant, l'apprenti amenait aux pieds de l'aumonier
du Patronage le malheureux ouvrier sincerement converti, autant par
les prieres que par les bons exemples et la resignation de l'enfant.
Peu de temps apres, tous les deux s'approchaient de la sainte Table,
combles de graces et de consolatio
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