rance. J'ouvris, en
presence de sa fille, le pli cachete. C'etait un serment signe avec du
sang. J'avais entendu parler de ce genre d'ecrits en usage chez les
chefs de la franc-maconnerie; mais quand je parcourus ce papier, je
n'en pouvais croire mes yeux. C'etait le serment d'une guerre sans
fin, sans merci, contre l'Eglise, la papaute et les rois; avec les
plus execrables maledictions s'il violait sa parole. Ce papier, je
l'ai remis entre les mains de l'archeveque, afin qu'il put apprecier
aussi bien que moi la malice infernale de la franc-maconnerie."
* * * * *
34.--UN VOYAGE DE CENT LIEUES EN AUSTRALIE.
Dans une de ses courses apostoliques au milieu des regions peu
frequentees de l'Australie, Mgr Polding tomba malade et fut soigne
avec un devouement admirable par une veuve. Le venerable prelat,
revenu a la sante, lui fit promesse qu'a quelque epoque de l'annee
et en quelque lieu qu'il fut, il reviendrait, a son appel, lui
administrer les derniers sacrements. Bien des saisons se passerent, et
une nuit d'automne arriva une lettre invitant l'archeveque a remplir
la promesse faite a sa bienfaitrice qui se mourait. Sans hesiter un
seul instant, le digne prelat, en depit de la rigueur de la saison, se
mit immediatement en route.
Apres avoir bien marche des heures et des jours, il arriva haletant et
harasse a la maison qu'il etait venu chercher de si loin; mais a son
grand etonnement, il trouva une solitude complete.
Pendant que l'archeveque meditait ce qu'il allait faire, son attention
fut appelee soudain par le bruit de la hache d'un bucheron. Se
dirigeant immediatement vers l'endroit d'ou partait le bruit, il se
trouva bientot en face d'un robuste Irlandais. Mgr Polding apprit de
lui que la vieille dame, craignant quelque retard de sa part, s'etait
decidee, bien que mourante, a aller chercher ailleurs des secours
spirituels; mais le bon Irlandais ne put lui indiquer la direction
qu'elle avait prise. Le prelat comprit qu'il serait completement
inutile d'aller a sa recherche mais une inspiration lui vint. Il
s'assit sur un tronc d'arbre, et, s'adressant au bucheron, il lui dit:
"Eh bien, mon brave, apres tout, je n'ai pas l'intention d'etre venu
ici pour rien. Ainsi, mettez-vous a genoux, et je vais entendre votre
confession."
L'Irlandais commenca par s'excuser, alleguant son manque de
preparation, le long laps de temps ecoule depuis sa derniere
confession, etc.; mais t
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