ce
a place entre vos mains une arme puissante: c'est la priere.
Adressez-vous a Marie, qu'on n'invoque jamais en vain, Marie, la Mere
de misericorde et le refuge des pecheurs. Elle touchera le coeur de
vos parents bien-aimes et les amenera repentants aux pieds de son
divin Fils.
* * * * *
45.--LA CROIX D'ARGENT.
Une pauvre enfant du nom de Jane, errait un soir d'hiver dans les rues
de Londres par un froid glacial. Sans asile, sans pain, elle ne savait
ou porter ses pas, car son pere et sa mere etaient morts, laissant
l'infortunee dans la plus cruelle detresse. Tout a coup elle voit
briller un morceau de metal entre deux paves de la rue; elle le
ramasse: c'etait un petit crucifix en argent. "Je vais aller le
vendre, se dit Jane; avec ce qu'on m'en donnera, j'acheterai un peu de
pain."
Vite elle chercha une boutique d'orfevre, et, au coin d'une rue, elle
en vit une, petite et faiblement eclairee. Jane entra. Une femme
etait assise au comptoir, vetue de deuil; elle avait une figure d'une
expression pure et pieuse; elle leva sur la pauvre fille un bon
regard, et lui dit d'une voix douce:
"Que desirez-vous?
--Voulez-vous acheter ceci?" repondit brusquement Jane, en tendant le
crucifix.
La femme le prit avec respect, et jetant un coup d'oeil sur Jane,
dont la figure malheureuse et sauvage ressortait sur ses vetements
delabres, elle lui dit:
"Ma fille, nous achetons les objets d'or et d'argent; mais, dites-moi,
savez-vous ce qu'est ceci?
--C'est de l'argent, je le sais bien!
--Ce n'est pas la ce que je vous demande: savez-vous quel est cet
homme etendu sur la croix?
--Est-ce que je sais, moi!
--Quoi! pauvre enfant, vous ignorez que cet homme est le Fils de Dieu,
qu'il est mort sur la croix pour nous sauver?
--Personne ne m'a jamais parle de cela.
--Vous ne connaissez pas Jesus-Christ, notre bon Sauveur?
--De quoi nous a-t-il sauves?
--De l'enfer, et il nous a ouvert le paradis.
--Je n'en savais rien."
La marchande regarda plus attentivement la pauvre creature debout
devant elle: elle embrassa d'un regard ce visage jeune et fletri, ces
vetements sordides, et, mal plus terrible, cette stupeur de l'ame
peinte sur ses traits. Sa charite s'emut, ses entrailles de chretienne
et de mere tressaillirent. Elle dit a Jane:
"Avez-vous des parents, une maison?
--Rien. Mon pere est mort sous un buisson, loin d'ici; ma mere est
morte aussi. Comment suis-
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