de leur douleur, tous deux s'humiliaient devant la
grandeur du Tres-Haut et benissaient ses misericordes. M. de G***
etait justifie devant Dieu. Il partit et ne voulut plus rentrer dans
son chateau. Il se choisit en ville une modeste retraite; et,
malgre les railleries de ses anciens amis, il suivit avec une piete
exemplaire toutes les predications et les moindres exercices de la
retraite. Tous les jours il voyait le saint pretre, et se confirmait
dans la grace. Enfin, le jour de la communion generale, il eut le
bonheur de s'approcher de la sainte table, au grand etonnement
de toute la ville, dont il avait ete si longtemps le scandale et
l'effroi.
* * * * *
50.--LE BON FILS CONSOLE.
Un pieux jeune homme ecrivait la lettre suivante, qui doit inspirer
une bien grande confiance en saint Joseph, surtout lorsqu'il s'agit
d'obtenir des graces de conversion.
"J'ai recu cette annee un grand nombre de faveurs par la puissante
intercession du glorieux Epoux de Marie. La premiere a ete la
conversion de mon excellent pere.
Il ne s'etait pas confesse depuis plus de quarante ans. Il y avait une
douzaine d'annees qu'il n'etait pas entre dans l'eglise paroissiale;
et, pour comble de difficultes, il etait plein de prejuges contre
notre sainte religion qu'il n'avait jamais bien connue. Pour ramener
dans les bras de Dieu cette brebis egaree, il fallait un grand coup
de lumiere et de misericorde. J'avais essaye de le convaincre par le
raisonnement, j'avais prie et fait prier beaucoup pour lui: tout avait
ete inutile. Il y a quelques semaines, je me sentis presse d'aller
solliciter aupres de saint Joseph cette conquete si difficile.
C'etait la premiere fois que j'implorais du saint Patriarche une
faveur particuliere. J'allai donc me prosterner devant sa statue, et
je lui promis que, s'il m'accordait ce que je lui demandais, j'aurais
pendant toute ma vie une devotion toute speciale pour lui, et que je
m'efforcerais de repandre son culte autant que je le pourrais. A peine
ma priere terminee, je me sentis la plus grande confiance.
Je fis alors une premiere neuvaine avec toute la ferveur dont j'etais
capable. En meme temps, j'ecrivis a mon pere pour tacher de le decider
a porter un Cordon de saint Joseph que j'envoyai avec ma lettre. Il
eut ete impossible de le lui faire accepter comme objet religieux;
mais, a ma demande, il consentit a le porter comme un petit souvenir
de moi.
Ma pre
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