eur, que vous etes admirable dans vos oeuvres! qu'elles sont
profondes vos voies, qu'elles sont immenses vos misericordes!"
(_L'abbe Hoffmann_, Extraits.)
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49.--RENCONTRE PROVIDENTIELLE.
Au commencement de ce siecle, un personnage assez marquant, M. de
G***, etait tombe dans l'impiete la plus affreuse. C'etait une sorte
de frenesie d'irreligion. Le blaspheme sortait a chaque instant de sa
bouche, et il semblait n'avoir a coeur que de couvrir d'ignominie la
sainte Eglise et ses ministres.
Un jour, M. de G*** entend raconter que dans une petite ville voisine
de son chateau, on allait donner une mission. Sa malice sembla prendre
un nouveau degre de perversite a cette nouvelle. Il se proposa de
se rendre lui aussi a la mission, et de suivre les exercices, pour
contrecarrer les missionnaires et pour empecher, a force d'avanies, le
fruit qu'ils devaient en attendre. On le vit donc arriver, suivi
d'une escorte de vauriens, qui tous ensemble se rendirent a l'eglise
paroissiale. Le chant des cantiques fut plus d'une fois interrompu par
de grossiers lazzis et des rires indecents; mais le silence s'etablit,
quand le Pere superieur des missionnaires parut dans la chaire.
C'etait un homme de quarante ans environ, au visage pale et amaigri,
aux traits expressifs, au regard inspire, tel en un mot que l'Ecriture
nous depeint les prophetes de l'ancienne loi. Il n'avait pas acheve
l'exorde de son discours, que deja M. de G*** l'avait reconnu. C'etait
un des compagnons de son enfance, un des rivaux de ses etudes et qui
lui avait dispute souvent avec avantage les couronnes academiques.
Comment lui, qui pouvait briller dans le monde et parvenir aux postes
les plus importants, avait-il pu se decider a embrasser la carriere
pauvre et penible du ministere evangelique, c'est ce que la tete
frivole de M. de G*** ne pouvait expliquer. Il l'ecouta donc avec
toute l'attention dont il etait capable, et il trouva qu'il justifiait
par son eloquence les hautes previsions de ses professeurs; mais ses
pensees n'allerent pas plus loin.
Apres le sermon, il renvoya ses amis et vint faire visite au
missionnaire. Des qu'il se fut nomme, le bon pere courut a lui, et
l'embrassant tendrement: "O mon ami, lui dit-il, que je suis heureux
de vous voir, et que je remercie Dieu de vous retrouver avec des
sentiments si chretiens! sans doute vous avez toujours ete fidele
aux preceptes de religion que nous avo
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