n autre
chose a faire qu'a decoudre des medailles."
Les symptomes de la maladie ne tarderent pas a devenir inquietants,
et firent de rapides progres; des crachements de sang menacaient
d'etouffer tout a coup le malade. Ainsi la mort le pouvait frapper a
toute heure: pauvre Augustin! il n'etait pas prepare a paraitre devant
Dieu, il ne songeait pas meme a s'y disposer. Un jour, dans une
entrevue qu'il eut avec sa soeur religieuse, celle-ci lui avait dit
avec tendresse: "Mon cher Augustin, songe donc a mettre ta conscience
en regle avec Dieu; moi qui t'aime tant, je ne puis soutenir la pensee
de te savoir loin de lui." Pour toute reponse, le jeune homme avait
serre avec emotion la main de sa soeur, puis il avait cherche a
changer une conversation qui semblait le fatiguer. Un autre jour, une
crise violente ayant fait apprehender que sa derniere heure ne fut
arrivee, sa mere avait fait prier l'aumonier, premier depositaire des
secrets du coeur de son fils, d'accourir en toute hate. L'aumonier
s'etait presente sans retard avec sa douce parole, son regard ami.
Augustin n'avait voulu rien entendre, et le vieillard s'etait retire
les yeux pleins de larmes ameres.
Mais pendant qu'Augustin repoussait le ministre de Dieu, on priait
pour lui dans les sanctuaires consacres a Marie, si bien surnommee
l'esperance des desesperes: l'heure du triomphe de la grace ne devait
pas tarder a sonner.
Soudain une crise affreuse se declare, c'est le dernier avertissement
du ciel.
Surmontant alors sa douleur, la mere d'Augustin s'approche de son lit
et lui dit avec amour: "Mon fils, je t'en supplie, ne differe pas
davantage; si cette crise continue, es-tu sur d'en supporter l'effort,
dans l'etat d'epuisement ou tu es?" Courageuse mere, pour sauver
l'ame de votre enfant, vous avez su triompher des faiblesses du coeur
maternel; mais aussi, que votre ame abattue fut consolee quand le
pauvre malade, levant vers vous son regard mourant, vous dit: "Je le
veux bien, faites venir M. le Cure!"
Celui-ci arriva promptement, fut recu a bras ouverts, et commenca
avec le jeune homme un de ces mysterieux entretiens dont le ciel seul
connait le secret et qui rehabilitent les ames devant Dieu. Quand le
pretre sortit, le malade etait calme, une douce joie brillait sur son
visage. Augustin, qui depuis trois mois n'avait pour sa mere qu'une
froideur glaciale, triste fruit de son esprit aigri et chagrin,
l'appela pres de son lit et l'embrassa avec tendress
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