t-a-dire, en
t'affranchissant de tes inquietudes, d'assurer ta sante.
--Chere enfant!
--Oh! crois bien que je pense a toi, grand-papa si j'osais, je dirais
autant que tu penses a moi. Je reviens a mon mariage. Apres avoir
examine la question en theorie, je l'ai examinee pratiquement, car
enfin, pour se marier, il faut un mari.
--Et ce mari?
--C'est celui que tu as choisi toi-meme, grand-papa.
--Moi?...
--Le jour ou tu as decide de ramener a notre sainte religion la personne
dont tu m'as parle.
--M. de Gardilane.
--C'est toi qui l'as nomme.
--Tu aimes M. de Gardilane?
Sans repondre, elle se leva vivement et se cacha le visage dans le cou
de son grand-pere.
Alors, apres un moment de silence, se haussant jusqu'a son oreille
qu'elle effleura de ses levres levres:
--Oui, grand-papa, murmura-t-elle, nous nous aimons.
--Vous vous aimez! s'ecria M. de la Roche-Odon en lui prenant la tete,
et en la regardant; M. de Gardilane a dit qu'il t'aimait?
--Je n'avais pas besoin qu'il me le dit, je le savais.
--Enfin il a ose...
--Non, grand-papa, il n'aurait jamais ose, c'est pour cela que j'ai ose,
moi; il le fallait bien.
--Toi!
Elle ne repondit pas, mais le prenant dans ses bras, elle l'embrassa
tendrement.
Il la repoussa.
--Ce n'est pas de caresses qu'il s'agit, mais d'une explication franche;
la verite, toute la verite?
Il parlait avec une severite qu'elle ne lui avait jamais vue.
--Oh! grand-papa, murmura-t-elle.
--La verite?
Il s'etait leve, et s'etant degage de son etreinte, il s'etait mis a
parcourir le salon a grands pas, le visage pale, les mains tremblantes.
Comme elle se taisait, il s'approcha d'elle.
--Eh bien, dit-il, me laisseras-tu longtemps encore dans cette affreuse
angoisse? Parle, parle donc.
Son accent etait tellement navre qu'elle fut epouvantee; mais bien vite
elle comprit que pour calmer cette emotion de son grand-pere et ne pas
la laisser s'exasperer, le mieux etait de faire ce qu'il demandait.
--Il y avait longtemps que je savais que Richard...
--Richard!
--... M. de Gardilane m'aimait, sans qu'il m'eut jamais parle de son
amour, quand, par ce que tu me dis de lui, je compris que tu regardais
comme chose possible et meme favorable un mariage entre lui et moi. Je
savais tout le bien que tu pensais de lui, toute l'estime que tu faisais
de son caractere, toute la sympathie, toute l'amitie qu'il t'inspirait.
Je savais aussi combien etaient vi
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