ice qu'il lui avait rendu.
Il fut exact, et la remuneration qu'il recut le disposa a l'epanchement.
--Relativement a l'affaire dont on l'avait entretenu, il en avait
parle a quelqu'un, qui l'avait communique a une personne, qui l'avait
recommande a un personnage en situation de la faire reussir. On
connaissait le nom de madame Pretavoine; on savait quelle etait sa
piete, et l'on etait au courant des charites qu'elle distribuait
mysterieusement. Malgre tout le soin qu'elle prenait de se cacher, ces
charites etaient connues, car Rome est une ville ou tout se sait, le
bien comme le mal. Ce personnage avait promis de s'interesser a cette
affaire. Seulement...
Et il s'etait arrete, mais madame Pretavoine lui avait rendu la parole
en lui disant que s'il s'agissait d'argent il ne devait pas etre
embarrasse, attendu que, comme elle le lui avait deja explique, elle
etait disposee a reconnaitre tres-largement le service qu'on lui aurait
rendu, et a le reconnaitre pour tous ceux qui y auraient travaille.
Ainsi encourage, il avait continue:
--C'etait precisement d'argent qu'il s'agissait, et il en faudrait
beaucoup, non pour le personnage en question, il etait incapable de
recevoir de l'argent, mais pour son entourage qui n'avait pas les memes
scrupules que lui.
--Je donnerai ce qu'il faudra.
--Il serait facheux que madame put croire qu'a Rome les choses justes
ne s'obtiennent qu'avec de l'argent, mais depuis la spoliation des
Piemontais la misere est grande.
Et alors il avait longuement explique qu'avant cette spoliation il y
avait des personnages qui subvenaient aux besoins de leur maison avec
les produits des hautes charges qu'ils occupaient. Mais, depuis la
spoliation, ces produits avaient ete supprimes et les personnages qui
n'avaient pas voulu renvoyer de vieux serviteurs s'etaient trouves bien
embarrasses pour les payer. C'etait leur charite, leur bonte qui faisait
leur gene. Fallait-il blamer des serviteurs qui tachaient de soulager
leur detresse?
Assurement ce n'etait pas madame Pretavoine qui porterait un pareil
blame: cette detresse arrangeait trop bien ses affaires pour qu'elle ne
trouvat pas toutes naturelles les exigences de ceux qui voulaient la
soulager.
Car ses idees avaient change depuis qu'elle avait quitte Conde, et
maintenant qu'elle etait dans la Ville eternelle, elle ne la voyait plus
avec cette aureole de la saintete devant laquelle pendant si longtemps
elle s'etait inclinee de loin, r
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