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sur des donnees scientifiques. Je jette ici au courant de la plume de grosses idees, sur lesquelles j'aimerais a m'etendre un jour. Donc, pour conclure, si je ne vois pas d'inconvenient a ce qu'on subventionne la litterature, si je trouve tres bon qu'on entretienne un peu moins galamment l'Opera pour donner davantage a l'Odeon, je suis absolument persuade que l'argent ne fera pas naitre un homme de genie et ne l'aidera meme pas a se produire; car le propre du genie est de s'affirmer au milieu des obstacles. Donnez de l'argent, il ira aux mediocres, aux farceurs de l'histoire et du patriotisme; peut-etre meme cela causera-t-il plus de tort que de bien, mais il faut que tout le monde vive. Seulement, l'avenir se fera de lui-meme, en dehors de vos patronages et de vos subventions, par l'evolution naturaliste du siecle, par cet esprit de logique et de science qui transforme en ce moment le corps social tout entier. Que les faibles meurent, les reins casses; c'est la loi. Quant aux forts, ils ne relevent que d'eux-memes; ils apportent un appui a l'Etat et ils n'attendent rien de lui. LES DECORS ET LES ACCESSOIRES I Je veux parler du mouvement naturaliste qui se produit au theatre, simplement au point de vue des decors et des accessoires. On sait qu'il y a deux avis parfaitement tranches sur la question: les uns voudraient qu'on en restat a la nudite du decor classique, les autres exigent la reproduction du milieu exact, si compliquee qu'elle soit. Je suis evidemment de l'opinion de ceux-ci; seulement, j'ai mes raisons a donner. Il faut etudier la question dans l'histoire meme de notre theatre national. L'ancienne parade de foire, le mystere joue sur des treteaux, toutes ces scenes dites en plein vent d'ou sont sorties, parfaites et equilibrees, les tragedies et les comedies du dix-septieme siecle, se jouaient entre trois lambeaux tendus sur des perches. L'imagination du public suppleait au decor absent. Plus tard, avec Corneille, Moliere et Racine, chaque theatre avait une place publique, un salon, une foret, un temple; meme la foret ne servait guere, je crois. L'unite de lieu, qui etait une regle strictement observee, impliquait ce peu de variete. Chaque piece ne necessitait, qu'un decor; et comme, d'autre part, tous les personnages devaient se rencontrer dans ce decor, les auteurs choisissaient fatalement les memes milieux neutres, ce qui permettait au meme salon, a la meme rue, au meme temple de s'adapter a
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