part aussitot ventre a terre, accompagne de ses deux domestiques et de ses
deux officiers, manque d'etre pris par les hulans autrichiens, arrive vers
minuit a Tirlemont, et trouve Miranda qui s'etait replie a deux lieues du
champ de bataille, et que Valence, transporte la par suite de ses
blessures, engageait vainement a se reporter en avant. Miranda, entre a
Orsmael des le matin, avait ete attaque au moment ou les Imperiaux
reprenaient toutes leurs positions. La plus grande partie des forces de
l'ennemi avait porte sur son aile, qui formee en partie des volontaires
nationaux, s'etait debandee et avait fui jusqu'a Tirlemont. Miranda,
entraine, n'avait eu ni le temps ni la force de rallier ses soldats,
quoique Miacsinsky fut venu a son secours avec un corps de troupes
fraiches; il ne songea meme pas a en faire prevenir le general en chef.
Quant a Champmorin, place a Leaw avec la derniere colonne, il s'y etait
maintenu jusqu'au soir, et n'avait songe a rentrer a Bingen, son point de
depart, que vers la fin de la journee.
L'armee francaise se trouva ainsi detachee, partie en arriere de la Gette,
partie en avant; et si l'ennemi, moins intimide par une action aussi
opiniatre, eut voulu pousser ses avantages, il pouvait couper notre ligne,
aneantir notre droite campee a Neerwinden, et mettre en fuite la gauche
deja repliee. Dumouriez, sans s'epouvanter, se decide froidement a la
retraite, et des le lendemain matin il se prepare a l'executer. Pour cela,
il s'empare de l'aile de Miranda, tache de lui rendre quelque courage, et
veut la reporter en avant pour arreter l'ennemi sur la gauche de la ligne,
tandis que le centre et la droite, faisant leur retraite, essaieront de
repasser la Gette. Mais cette portion de l'armee, abattue par sa defaite
de la veille, n'avance qu'avec peine. Heureusement Dampierre, qui avait
repasse la Gette le jour meme avec une colonne du centre, appuie le
mouvement de Dumouriez, et se conduit avec autant d'intelligence que de
courage. Dumouriez, toujours au milieu de ses bataillons, les soutient, et
veut les conduire sur la hauteur de Wommersem, qu'ils avaient occupee la
veille avant le commencement de la bataille. Les Autrichiens y avaient
place des batteries, et faisaient de ce point un feu meurtrier. Dumouriez
se met a la tete de ces soldats abattus, leur fait sentir qu'il vaut mieux
tenter l'attaque que de recevoir un feu continu, qu'ils en seront quittes
pour une charge, bien moins meurtriere pour e
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