s honneurs de la seance; mais il fut declare qu'a l'avenir l'assemblee
n'entendrait plus d'accusation contre ses membres, et que toute
denonciation de ce genre serait deposee au comite de salut public.
La section de la Halle-aux-Bles, qui etait l'une des plus violentes, fit
une nouvelle petition, sous la presidence de Marat, et l'envoya aux
Jacobins, aux sections et a la commune, pour qu'elle recut leur
approbation, et que, sanctionnee ainsi par toutes les autorites de la
capitale, elle fut solennellement presentee par le maire Pache a la
convention. Dans cette petition, colportee de lieux en lieux, et
universellement connue, on disait qu'une partie de la convention etait
corrompue, qu'elle conspirait avec les accapareurs, qu'elle etait complice
de Dumouriez, et qu'il fallait la remplacer par les suppleans. Le 10
avril, tandis que cette petition circulait de section en section, Petion,
indigne, demande la parole pour une motion d'ordre. Il s'eleve, avec une
vehemence qui ne lui etait pas ordinaire, contre les calomnies dont une
partie de la convention est l'objet, et il demande des mesures de
repression. Danton, au contraire, reclame une mention honorable en faveur
de la petition qui se prepare. Petion, revolte, veut qu'on envoie ses
auteurs au tribunal revolutionnaire. Danton repond que de vrais
Representans, forts de leur conscience, ne doivent pas craindre la
calomnie, qu'elle est inevitable dans une republique, et que d'ailleurs on
n'a encore ni repousse les Autrichiens, ni fait une constitution, et que
par consequent il est douteux que la convention ait merite des eloges. Il
insiste ensuite pour qu'on cesse de s'occuper de querelles particulieres,
et pour que ceux qui se croient calomnies s'adressent aux tribunaux. On
ecarte donc la question; mais Fonfrede la ramene, et on l'ecarte encore.
Robespierre, passionne pour les querelles personnelles, la reproduit de
nouveau, et demande a dechirer le voile. On lui accorde la parole, et il
commence contre les girondins la plus amere, la plus atroce diffamation
qu'il se fut encore permise. Il faut s'arreter a ce discours, qui montre
comment la conduite de ses ennemis se peignait dans sa sombre
intelligence[1].
[Note 1: Voyez la note 5 a la fin du troisieme volume, qui peint le
caractere de Robespierre.]
Suivant lui, il existait au-dessous de la grande aristocratie, depossedee
en 1789, une aristocratie bourgeoise, aussi vaniteuse et aussi despotique
que la precedente, e
|