t dont les trahisons avaient succede a celle de la
noblesse. La franche revolution ne lui convenait pas, et il lui fallait un
roi avec la constitution de 1791, pour assurer sa domination. Les
girondins en etaient les chefs. Sous la legislative, ils s'etaient empares
des ministeres par Roland, Claviere et Servan; apres les avoir perdus, ils
avaient voulu se venger par le 20 juin; et a la veille du 10 aout, ils
traitaient avec la cour, et offraient la paix a condition qu'on leur
rendrait le pouvoir. Le 10 aout meme, ils se contentaient de suspendre le
roi, n'abolissaient pas la royaute, et nommaient un gouverneur au prince
royal. Apres le 10 aout, ils s'emparaient encore des ministeres, et
calomniaient la commune pour ruiner son influence et s'assurer une
domination exclusive. La convention formee, ils envahissaient les comites,
continuaient de calomnier Paris, de presenter cette ville comme le foyer
de tous les crimes, pervertissaient l'opinion publique par le moyen de
leurs journaux, et des sommes immenses que Roland consacrait a la
distribution des ecrits les plus perfides. En janvier, enfin, ils
s'opposaient a la mort du tyran, non par interet pour sa personne, mais
par interet pour la royaute. "Cette faction, continuait Robespierre, est
seule cause de la guerre desastreuse que nous soutenons maintenant. Elle
l'a voulue pour nous exposer a l'invasion de l'Autriche, qui promettait un
congres avec la constitution bourgeoise de 1791. Elle l'a dirigee avec
perfidie, et apres s'etre servie du traitre Lafayette, elle s'est servie
depuis du traitre Dumouriez, pour arriver au but qu'elle poursuit depuis
si long-temps. D'abord, elle a feint d'etre brouillee avec Dumouriez, mais
la brouillerie n'etait pas serieuse, car autrefois elle l'a porte au
ministere par Gensonne, son ami, et elle lui a fait allouer six millions
de depenses secretes. Dumouriez, s'entendant avec la faction, a sauve les
Prussiens dans l'Argonne, tandis qu'il aurait pu les aneantir. En
Belgique, a la verite, il a remporte une grande victoire, mais il lui
fallait un grand succes pour obtenir la confiance publique, et des qu'il a
eu cette confiance, il en a abuse de toutes les manieres. Il n'a pas
envahi la Hollande, qu'il aurait pu occuper des la premiere campagne; il a
empeche la reunion a la France des pays conquis, et le comite
diplomatique, d'accord avec lui, n'a rien neglige pour ecarter les deputes
belges qui demandaient la reunion. Ces envoyes du pouvoir
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