i avait amene ces
violentes explications entre les deux cotes de l'assemblee; mais il ne fut
rien statue a cet egard, et on ne pouvait rien statuer en effet, puisque
l'assemblee n'avait pas la force d'arreter les mouvemens qui produisaient
les petitions. On suivit avec activite le projet d'une adresse generale de
toutes les sections, et on convint d'une redaction uniforme; sur
quarante-trois sections, trente-cinq y avaient adhere; le conseil general
de la commune l'approuva, et le 15 avril les commissaires des trente-cinq
sections, ayant le maire Pache a leur tete, s'etaient presentes a la
barre. C'etait en quelque sorte le manifeste par lequel la commune de
Paris declarait ses intentions, et menacait de l'insurrection en cas de
refus. Ainsi elle avait fait avant le 10 aout, ainsi elle faisait a la
veille du 31 mai. Rousselin, orateur et commissaire de l'une des sections,
en fit la lecture. Apres avoir retrace la conduite criminelle d'un certain
nombre de deputes, la petition demandait leur expulsion de la convention,
et les enumerait l'un apres l'autre. Ils etaient vingt-deux: Brissot,
Guadet, Vergniaud, Gensonne, Grangeneuve, Buzot, Barbaroux, Salles,
Biroteau, Pontecoulant, Petion, Lanjuinais, Valaze, Hardy, Louvet,
Lehardy, Gorsas, Fauchet, Lanthenas, Lasource, Valady, Chambon.
Les tribunes applaudissent a la lecture de ces noms. Le president avertit
les petitionnaires que la loi les oblige a signer leur petition. Ils
s'empressent de le faire. Pache seul, essayant de prolonger sa neutralite,
demeure en arriere. On lui demande sa signature; il repond qu'il n'est pas
du nombre des petitionnaires, et qu'il a seulement ete charge par le
conseil general de les accompagner. Mais, voyant qu'il ne peut pas
reculer, il s'avance et signe la petition. Les tribunes l'en recompensent
par de bruyans applaudissemens.
Boyer-Fonfrede se presente aussitot a la tribune, et dit que si la
modestie n'etait pas un devoir, il demanderait a etre ajoute a la
glorieuse liste des vingt-deux deputes. La majorite de l'assemblee, saisie
d'un mouvement genereux, s'ecrie: "Qu'on nous inscrive tous, tous!"
Aussitot on accourt aupres des vingt-deux deputes, on leur donne les
temoignages les plus expressifs d'interet, on les embrasse, et la
discussion, interrompue par cette scene, est renvoyee aux jours suivans.
La discussion s'engage a l'epoque fixee. Les reproches et les
justifications recommencent entre les deux cotes de l'assemblee. Des
deput
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