ux de nouvelle
levee, qu'on prenait dans les bourgs, presque tous tres republicains, et
que leur zele conduisait pour la premiere fois au combat.
La troupe victorieuse de Cathelineau entra donc dans Cholet, s'empara de
toutes les armes qu'elle y trouva, et fit des cartouches avec les
gargousses des canons. C'est toujours ainsi que les Vendeens se sont
procure des munitions. Leurs defaites ne donnaient rien a l'ennemi, parce
qu'ils n'avaient rien qu'un fusil ou un baton qu'ils emportaient a travers
les champs, et chaque victoire leur valait toujours un materiel de guerre
considerable. Les insurges, victorieux, celebrerent leurs succes avec
l'argent qu'ils trouverent, et ensuite brulerent tous les papiers des
administrations, dans lesquelles ils voyaient un instrument de tyrannie.
Ils rentrerent ensuite dans leurs villages et dans leurs fermes, qu'ils ne
voulaient jamais quitter pour long-temps.
Une autre revolte bien plus generale avait eclate dans le Marais et le
departemens de la Vendee. A Machecoul et a Challans, le recrutement fut
l'occasion d'un soulevement universel. Un nomme Gaston, perruquier, tua un
officier, prit son uniforme, se mit a la tete des mecontens, et s'empara
de Challans, puis de Machecoul, ou sa troupe brula tous les papiers des
administrations, et commit des massacres dont le Bocage n'avait pas donne
l'exemple. Trois cents republicains furent fusilles par bandes de vingt et
trente. Les insurges les faisaient confesser d'abord, et les conduisaient
ensuite au bord d'une fosse, a cote de laquelle ils les fusillaient pour
n'avoir pas la peine de les ensevelir. Nantes envoya sur-le-champ quelques
cents hommes a Saint-Philibert; mais, apprenant qu'il y avait du mouvement
a Savenay, elle rappela ses troupes, et les insurges de Machecoul
resterent maitres du pays conquis.
Dans le departemens de la Vendee, c'est-a-dire vers le midi du theatre de
cette guerre, l'insurrection prit encore plus de consistance.
Les gardes nationales de Fontenay, sorties pour marcher sur Chantonnay,
furent repoussees et battues, Chantonnay fut pille. Le general Verteuil,
qui commandait la onzieme division militaire, en apprenant cette defaite,
envoya le general Marce avec douze cents hommes, partie de troupes de
ligne, partie de gardes nationales. Les rebelles, rencontres a
Saint-Vincent, furent repousses. Le general Marce eut le temps d'ajouter
encore a sa petite armee douze cents hommes et neuf pieces de canon. En
marcha
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