votes, et exercer leurs droits civiques.
Les fonctions departementales avaient ete conferees aux notables les plus
riches et les plus consideres, et par cela meme les moins actifs et les
moins energiques des hommes. Ainsi tous les chauds revolutionnaires
etaient retranches dans les municipalites, tandis que la masse moyenne et
riche occupait les sections et les fonctions departementales.
La commune de Paris, sentant cette position, avait voulu se mettre en
correspondance avec toutes les municipalites. Mais, comme on l'a vu, elle
en avait ete empechee par la convention. La societe-mere des jacobins y
avait supplee par sa propre correspondance, et la relation qui n'avait pas
pu s'etablir encore de municipalite a municipalite, existait de club a
club, ce qui revenait a peu pres au meme, car les memes hommes qui
Deliberaient dans les clubs jacobins, allaient agir ensuite dans les
conseils generaux des communes. Ainsi tout le parti jacobin de la France,
reuni dans les municipalites et dans les clubs, correspondant d'un bout du
territoire a l'autre, se trouvait en presence de la masse moyenne, masse
immense, mais divisee dans une multitude de sections, n'exercant pas de
fonctions actives, ne correspondant pas de ville en ville, formant ca et
la quelques clubs moderes, et se reunissant quelquefois dans les sections
ou dans les conseils de departemens pour donner un vote incertain et
timide.
C'est cette difference de position qui pouvait faire esperer aux
revolutionnaires de dominer la masse de la population. Cette masse
admettait la republique, mais la voulait pure d'exces, et dans le moment
elle avait encore l'avantage dans toutes les provinces. Depuis que les
municipalites, armees d'une police terrible, ayant la faculte de faire des
visites domiciliaires, de rechercher les etrangers, de desarmer les
suspects, pouvaient vexer impunement les citoyens paisibles, les sections
avaient essaye de reagir, et elles s'etaient reunies pour imposer aux
municipalites. Dans presque toutes les villes de France, elles avaient
pris un peu de courage, elles etaient en armes, resistaient aux
municipalites, s'elevaient contre leur police inquisitoriale, soutenaient
le cote droit, et reclamaient avec lui l'ordre, la paix, le respect des
Personnes et des proprietes. Les municipalites et les clubs jacobins
demandaient, au contraire, de nouvelles mesures de police, et
l'institution de tribunaux revolutionnaires dans les departemens. Dans
certain
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