iens; et il obtint tout le
commandement du Rhin, depuis les Vosges et la Moselle jusqu'a Huningue.
Comme la defection de Dumouriez avait commence par des negociations, on
decreta la peine de mort contre le general qui ecouterait les propositions
de l'ennemi sans que prealablement la souverainete du peuple et la
republique eussent ete reconnues. On nomma ensuite Bouchotte ministre de
la guerre, et Monge, quoique tres agreable aux jacobins par sa
complaisance, fut remplace comme ne pouvant suffire a tous les details de
son immense ministere. Il fut decide encore que trois commissaires de la
convention resideraient constamment aupres des armees, et que chaque mois
il y en aurait un de renouvele.
CHAPITRE VIII.
ETABLISSEMENT DU _comite de Salut public_.--L'IRRITATION DES PARTIS
AUGMENTE A PARIS.--REUNION DEMAGOGIQUE DE L'EVECHE; PROJETS DE PETITIONS
INCENDIAIRES.--RENOUVELLEMENT DE LA LUTTE ENTRE LES DEUX COTES DE
L'ASSEMBLEE.--DISCOURS ET ACCUSATION DE ROBESPIERRE CONTRE LES COMPLICES
DE DUMOURIEZ ET LES GIRONDINS.--REPONSE DE VERGNIAUD.--MARAT EST DECRETE
D'ACCUSATION ET ENVOYE DEVANT LE TRIBUNAL REVOLUTIONNAIRE.--PETITION DES
SECTIONS DE PARIS DEMANDANT L'EXPULSION DE 22 MEMBRES DE LA CONVENTION.
--RESISTANCE DE LA COMMUNE A L'AUTORITE DE L'ASSEMBLEE.--ACCROISSEMENT DE
SES POUVOIRS.--MARAT EST ACQUITTE ET PORTE EN TRIOMPHE.--ETAT DES OPINIONS
ET MARCHE DE LA REVOLUTION DANS LES PROVINCES.--DISPOSITIONS DES
PRINCIPALES VILLES, LYON, MARSEILLE, BORDEAUX, ROUEN.--POSITION
PARTICULIERE DE LA BRETAGNE ET DE LA VENDEE.--DESCRIPTION DE CES PAYS;
CAUSES QUI AMENERENT ET ENTRETINRENT LA GUERRE CIVILE.--PREMIERS SUCCES
DES VENDEENS; LEURS PRINCIPAUX CHEFS.
La defection de Dumouriez, le facheux etat de nos armees, et les dangers
imminens ou se trouvaient exposes et la revolution et le territoire,
necessiterent toutes les mesures violentes dont nous venons de parler, et
obligerent la convention a s'occuper enfin du projet si souvent renouvele
de donner plus de force a l'action du gouvernement, en la concentrant dans
l'assemblee. Apres divers plans, on s'arreta a celui d'un comite _de salut
public_, compose de neuf membres. Ce comite devait deliberer en secret. Il
etait charge de surveiller et d'accelerer l'action du pouvoir executif, il
pouvait meme suspendre ses arretes quand il les croirait contraires a
l'interet general, sauf a en instruire la convention. Il etait autorise
a prendre, dans les circonstances urgentes
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