nfin n'etaient que des deputes devenus infideles
comme tous les membres de tous les cotes droits, et qui abusaient de leurs
mandats pour perdre la liberte. Dumouriez ne faisait, un peu plus tard,
que ce que Bouille et Lafayette avaient fait plus tot; d'Orleans tenait la
meme conduite que les autres membres de la famille des Bourbons, et il
avait seulement persiste dans la revolution un peu plus long-temps que le
comte de Provence; les girondins, comme Maury et Cazales dans la
constituante, comme Vaublanc et Pastoret dans la legislative, trahissaient
leur patrie aussi visiblement, mais seulement a des epoques differentes.
Ainsi, Dumouriez, d'Orleans, Brissot, Vergniaud, Guadet, Gensonne, etc.,
tous complices, etaient les traitres de cette annee.
Les girondins repondaient en disant qu'ils avait toujours poursuivi
d'Orleans, et que c'etaient les montagnards qui l'avaient defendu; qu'ils
etaient brouilles avec Dumouriez et sans relation avec lui, et qu'au
contraire ceux qui avaient ete envoyes aupres de lui dans la Belgique,
ceux qui l'avaient suivi dans toutes ses expeditions, ceux qui s'etaient
toujours montres ses amis, et qui avaient meme pallie sa conduite, etaient
des montagnards. Lasource, poussant la hardiesse plus loin, eut
l'imprudence de designer Lacroix et Danton, et de les accuser d'avoir
arrete le zele de la convention, en deguisant la conduite de Dumouriez. Ce
reproche de Lasource reveillait les soupcons eleves deja sur la conduite
de Lacroix et de Danton dans la Belgique. On disait en effet qu'ils
avaient echange l'indulgence avec Dumouriez: qu'il avait supporte leurs
rapines, et qu'ils avaient excuse sa defection. Danton, qui ne demandait
aux girondins que le silence, fut rempli de fureur, s'elanca a la tribune,
leur jura une guerre a mort. "Plus de paix ni de treve, s'ecria-t-il,
entre vous et nous!" Agitant son visage effrayant, menacant du poing le
cote droit de l'assemblee: "Je me suis retranche, dit-il, dans la
citadelle de la raison; j'en sortirai avec le canon de la verite, et je
pulveriserai les scelerats qui ont voulu m'accuser."
Le resultat de ces accusations reciproques fut: 1 deg. la nomination d'une
commission chargee d'examiner la conduite des commissaires envoyes dans la
Belgique; 2 deg. l'adoption d'un decret qui devait avoir des consequences
funestes, et qui portait que, sans avoir egard a l'inviolabilite des
representans, ils seraient mis en accusation des qu'ils seraient fortement
presu
|