ut pousse plus vivement leur centre et leur
droite. Dumouriez, accourant alors sur ce point menace, rallie ses
colonnes, fait reprendre la tombe de Middelwinden, et marche lui-meme sur
Neerwinden, deja pris deux fois par les Francais, et repris deux fois
aussi par les Imperiaux. Dumouriez y rentre pour la troisieme fois, apres
un horrible carnage. Ce malheureux village etait encombre d'hommes et de
chevaux, et dans la confusion de l'attaque, nos troupes s'y etaient
accumulees et debandees. Dumouriez, sentant le danger, abandonne ce champ
embarrasse de debris humains, et recompose ses colonnes a quelque distance
du village. La, il s'entoure d'artillerie, et se dispose a se maintenir
sur ce champ de bataille. Dans ce moment, deux colonnes de cavalerie
fondent sur lui; l'une de Neerwinden, l'autre d'Overwinden. Valence
previent la premiere a la tete de la cavalerie francaise, la charge
impetueusement, la repousse, et, couvert de glorieuses blessures, est
oblige de ceder son commandement au duc de Chartres. Le general Thouvenot
recoit la seconde avec calme, la laisse s'engager au sein de notre
infanterie, dont il fait ouvrir les rangs, puis il ordonne tout a coup une
double decharge de mitraille et de mousqueterie, qui, faite a bout
portant, accable la cavalerie imperiale et la detruit presque entierement.
Dumouriez reste ainsi maitre du champ de bataille, et s'y etablit pour
achever le lendemain son mouvement de conversion.
La journee avait ete sanglante; mais le plus difficile semblait execute.
La gauche, etablie des le matin a Leaw et Orsmael, devait n'avoir plus
rien a faire, et le feu ayant cesse a deux heures apres midi, Dumouriez
croyait qu'elle avait conserve son terrain. Il se regardait comme
victorieux, puisqu'il occupait tout le champ de bataille. Cependant la
nuit approchait, la droite et le centre allumaient leurs feux, et aucun
officier n'etait venu apprendre a Dumouriez, de la part de Miranda, ce qui
se passait sur son flanc gauche. Alors il concoit des doutes, et bientot
des inquietudes. Il part a cheval avec deux officiers et deux domestiques,
et trouve le village de Laer abandonne par Dampierre, qui commandait sous
le duc de Chartres l'une des deux colonnes du centre. Dumouriez apprend la
que la gauche, entierement debandee, avait repasse la Gette, et avait fui
jusqu'a Tirlemont; et que Dampierre, se voyant alors decouvert, s'etait
reporte en arriere, au poste qu'il occupait le matin avant la bataille. Il
|