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des Morts. Mon telegramme est-il parvenu?... Oui, oui; la-bas, devant le bureau du chef de gare, stationne un groupe nombreux. Tous, ils y sont tous, et, d'un bond, je suis au milieu d'eux. Quel delicieux moment, mais qu'il fut court! Ma mere etait radieuse; elle retrouvait son fils, aussi decide que le premier jour, mais plus fort, devenu homme au bout de deux mois d'absence. Elle me regarda quelques instants, sans parole, les yeux brillants de joie au travers d'un voile humide. Bien que j'allasse vers le danger, elle ne tremblait plus; apres m'avoir cru a jamais perdu, elle me revoyait: heureux presage. Ah! quel chaleureux accueil! quelles attentions charmantes! Quelques aliments reparateurs a prendre, tout en causant; un chaud gilet de laine, que je dus m'engager a mettre le soir meme. Que sais-je encore? Comme tous grandissaient le merite du devoir en se rendant plus chers, en decouvrant a celui qui partait les tresors de tendresse que peut-etre il allait perdre, mais dont rien alors n'aurait pu l'obliger a se montrer moins digne!--Quoi! deja? Le clairon rappelait: il fallut se dire adieu, et nous avions a peine echange quelques paroles! Quel vide dans le wagon, malgre le tumulte environnant! Bien que, blotti silencieusement dans un coin, je m'efforcasse de jouir encore, comme d'un doux parfum, du souvenir de cette minute exquise, je souffrais; j'etais triste, craignant que ma mere n'eut entendu ces mots jetes au passage par un brutal, par un jaloux: "Embrassez-le bien, vous ne le reverrez pas!" Lorsque, au matin, nous eumes depasse Bordeaux, le froid, dans nos wagons a marchandises mal clos; devint, d'heure en heure plus vif et la campagne nous apparut toute depouillee. Elle semblait s'etre mise en deuil a mesure que nous nous rapprochions des contrees ou se jouaient nos destinees. Mais, aux abords des grandes villes, comme dans les plus petits hameaux, nous apercevions les jeunes gens et les hommes faits s'exercant au maniement des armes. Ils interrompaient leurs manoeuvres pour nous saluer, et six cents voix leur repondaient en entonnant un chant patriotique. II Arrives a Angers a une heure du matin, nous fumes cantonnes provisoirement dans les batiments de l'Ecole des arts et metiers. Apres quatre heures d'un penible sommeil sur les tables d'etude, on nous distribua des billets de logement. Chacun se mit en quete de l'habitant charge de le recevoir. Il y eut ce jour-la repos general--excepte pour
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