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e son cheval bai, un jeune capitaine du genie, au teint pale, a l'oeil creuse par les veillees studieuses. De la part du general Chanzy, il venait requerir la legion du general de Charette, avec mission de la diriger sur l'est, vers le champ de bataille. Le groupe aussitot s'agite et s'eloigne. Au milieu d'eux marchait un aumonier, aupres duquel chacun se penchait a son tour. Comme alleges au moral ainsi qu'ils l'etaient physiquement, ils allaient, vifs, alertes, avec un fourmillement de guetres blanches et de jaunes molletieres. Ils allaient a la mort ou plutot, suivant le mot de leur aieul Polyeucte, a la gloire. Cependant, le defile continuait. Peu apres le depart des zouaves, ordre nous fut enfin donne de marcher. Au commandement du colonel Koch, le regiment, forme par compagnies en colonne serree, arreta un instant le flot qui sortait toujours de Patay. Il suivit presque la meme direction que la troupe de Charette, mais moins au nord. Le 51e rompait en meme temps, et s'avancait a notre gauche avec de l'artillerie. Sur un parcours de plusieurs kilometres, nous fumes tour a tour deployes en bataille sur un front de 800 metres, puis replies comme en terrain de manoeuvres. Un eventail s'ouvre ainsi et se referme, au gre d'un caprice. Sans chercher a comprendre l'utilite de nos mouvements, nous nous appliquions a les executer vivement, car l'heure etait venue d'avoir une aveugle confiance dans ceux qui avaient mission de nous diriger. En effet, la voix du canon ne nous arrivait plus comme un sourd grondement: chaque coup detonait, distinct, immediatement suivi d'un autre. Nous apercevions, non seulement le feu de la poudre, mais aussi les projectiles bourdonnant dans l'air. La fusillade crepitait sans relache, et nous entendions un bruit d'ouragan accompagne d'eclairs qui rasaient la terre. Nous pumes croire, pourtant, que notre appui etait inutile. Tout le 48e fut masse a l'abri du village de Terminiers, que le general Chanzy avait designe pour son quartier general. Tandis que, sans distinguer autre chose que le sillage aerien des obus, nous nous consumions dans la fievre d'une attente vaine, le general, du haut du clocher, suivait les mouvements de ses troupes sur Loigny. Apres la bataille de Coulmiers, le lendemain du combat heureux de Villepion, il avait le droit d'avoir confiance en elles. Cependant, par l'etendue et la multitude des feux de bivouac qu'il avait remarques la veille, et par les signaux obse
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