rere[7]. Le jour suivant, l'Eveque lui donnait le
sacrement de confirmation. Rien n'avait transpire de ce pieux secret
et la famille se remit en route pour Paris, sans se douter qu'il y eut
une chretienne dans son sein.
[Note 7: Le R. P. Hermann, qui raconte ce fait.]
Le jeune Georges--c'est le nom de l'enfant--ne put oublier les saintes
impressions que son ame avait puisees dans ces fetes chretiennes; il
en parla souvent a sa mere, il la questionna, et celle-ci, heureuse de
voir germer dans cette chere ame la semence de lumiere que la grace
y avait jetee, ne se fit pas prier pour developper dans son esprit,
avide de s'eclairer, la connaissance de ce Dieu d'amour, de ce doux
Jesus qui a voulu naitre d'une fille de Jacob et se faire homme pour
sauver les brebis d'Israel...
Des ce moment, en effet, sa jeune intelligence et son coeur ardent
n'etaient plus occupes que de la pensee et du souvenir de la divine
Hostie qui avait blesse d'amour son pauvre coeur, et chaque soir,
apres s'etre assure que son pere etait endormi, il rouvrait les
yeux, il se mettait a prier longtemps le doux Enfant Jesus et a bien
apprendre son catechisme. "O mon Jesus! disait-il, quand donc mon
jeune finira-t-il? quand donc pourrai-je vous recevoir dans la sainte
Communion et vous presser sur mon coeur!" Ce qui le preoccupait
vivement, c'etait le changement qu'il avait remarque dans sa mere
depuis ce voyage dans le Midi; il lui voyait d'autres habitudes,
d'autres demarches, des principes et des gouts plus severes, et un
jour il lui dit: "Mere, si vous ne m'assurez que vous n'etes pas
baptisee, je le croirai." La mere, embarrassee, ne sut que repondre.
"Ah! maman, reprit-il, je le vois bien, vous etes deja chretienne et
j'espere que le bon Jesus me reunira bientot a vous et que nous ferons
ensemble notre premiere communion..." La mere, tressaillant d'une
emotion melee de joie et de crainte, osa avouer a son fils qu'elle
recevait son Sauveur presque chaque matin... Alors l'enfant se mit a
pleurer a chaudes larmes, a sangloter, a se jeter au cou de sa mere:
"Oh! pourquoi ne m'avez-vous pas attendu? Au moins permettez-moi de me
tenir tout pres de vous quand Jesus sera dans votre coeur, afin que
je puisse embrasser avec respect ce divin Enfant si aimable... O mere
bien-aimee, je vous en supplie, la prochaine fois, gardez-moi quelque
chose de votre communion; une mere partage volontiers avec son enfant
sa nourriture.." Et le jeune enfant se rapprocha
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