vec leur aureole et leur vetement long.
De beaux enfants tout nus, baissant leur torche eteinte,
poussent autour de vous leur eternelle plainte;
Un levrier sculpte vous leche le talon.
L'arabesque fantasque, apres les colonnettes,
Enlace ses rameaux et suspend ses clochettes
Comme apres l'espalier fait une vigne en fleur.
Aux reflets des vitraux la tombe rejouie,
Sous cette floraison toujours epanouie,
D'un air doux et charmant sourit a la douleur.
La mort fait la coquette et prend un ton de reine,
Et son front seulement sous ses cheveux d'ebene,
Comme un charme de plus garde un peu de paleur.
Les emaux les plus vifs scintillent sur les armes,
L'albatre s'attendrit et fond en blanches larmes;
Le bronze semble avoir perdu sa durete.
Dans leur lit les epoux sont arranges par couples,
Leurs tetes font ployer les coussins doux et souples,
Et leur beaute fleurit dans le marbre sculpte.
Ce ne sont que festons, dentelles et couronnes,
Trefles et pendentifs et groupes de colonnes
Ou rit la fantaisie en toute liberte.
Aussi bien qu'un tombeau, c'est un lit de parade,
C'est un trone, un autel, un buffet, une estrade;
C'est tout ce que l'on veut selon ce qu'on y voit.
Mais pourtant si pousse de quelque vain caprice,
Dans la nef, vers minuit, par la lune propice,
Vous alliez soulever le couvercle du doigt,
Toujours vous trouveriez, sous cette architecture,
Au milieu de la fange et de la pourriture
Dans le suaire use le cadavre tout droit,
Hideusement verdi, sans rayon de lumiere,
Sans flamme interieure illuminant la biere
Ainsi que l'on en voit dans les Christs aux tombeaux.
Entre ses maigres bras, comme une tendre epouse,
La mort les tient serres sur sa couche jalouse
Et ne lacherait pas un seul de leurs lambeaux.
A peine, au dernier jour, leveront-t-ils la tete
Quand les cieux trembleront au cri de la trompette
Et qu'un vent inconnu soufflera les flambeaux.
Apres le jugement, l'ange en faisant sa ronde
Retrouvera leurs os sur les debris du monde;
Car aucun de ceux-la ne doit ressusciter.
Le Christ lui-meme irait comme il fit au Lazare
Leur dire: Levez-vous! que le sepulcre avare
Ne s'entr'ouvrirait pas pour les laisser monter.
Mes vers sont les tombeaux tout brodes de sculptures,
Ils cachent un cadavre, et sous leurs fioritures
Ils pleurent bien souvent en paraissant chanter.
Chacun est le cercueil d'une illusion morte;
J'enterre la les corps que la houle m'apporte
Quand un de mes v
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