ire a
la meme fin que Lafayette. Il ecrivit, le 12 mars, une lettre a la
convention, dans laquelle, revenant sur la desorganisation des armees
operee par Pache et les jacobins, sur le decret du 15 decembre, sur les
vexations exercees contre les Belges, il imputait tous les maux presens a
l'esprit desorganisateur qui se repandait de Paris sur la France, et de la
France dans les pays affranchis par nos armees. Cette lettre, pleine
d'expressions audacieuses, et surtout de remontrances, qu'il n'appartenait
pas a un general de faire, arriva au comite de surete generale, au moment
meme ou de si nombreuses accusations s'elevaient contre Dumouriez, et ou
l'on faisait de continuels efforts pour lui conserver la faveur populaire,
et l'attacher lui-meme a la republique. Cette lettre fut tenue secrete, et
sur-le-champ on lui envoya Danton pour l'engager a la retracter.
Dumouriez rallia son armee en avant de Louvain, ramena ses colonnes
dispersees, jeta un corps vers sa droite pour garder la Campine, et pour
lier ses operations avec les derrieres de l'armee hasardee en Hollande.
Aussitot apres, il se decida a reprendre l'offensive pour rendre la
confiance a ses soldats. Le prince de Cobourg, apres s'etre empare du
cours de la Meuse depuis Liege jusqu'a Maestrich, et s'etre porte au-dela
jusqu'a Saint-Tron, avait fait occuper Tirlemont par un corps avance.
Dumouriez fit reprendre cette ville; et, voyant que l'ennemi n'avait pas
songe a garder la position importante de Goidsenhoven, laquelle domine
tout le terrain entre les deux Gettes, il y dirigea quelques bataillons,
qui s'y etablirent sans difficulte. Le lendemain, 16 mars, l'ennemi voulut
recouvrer cette position perdue, et l'attaqua avec une grande vigueur.
Dumouriez, qui s'y attendait, la fit soutenir, et s'attacha a ranimer ses
troupes par ce combat. Les Imperiaux repousses, apres avoir perdu sept a
huit cents hommes, repasserent la petite Gette et allerent se poster entre
les villages de Neerlanden, Landen, Nerwinden, Overwinden et Racour. Les
Francais, encourages par cet avantage, se placerent de leur cote en avant
de Tirlemont et dans plusieurs villages situes a la gauche de la petite
Gette, devenue la ligne de separation des deux armees.
Dumouriez resolut des lors de donner une grande bataille, et cette pensee
etait aussi sage que hardie. La guerre methodique ne convenait pas a ses
troupes peu disciplinees encore. Il fallait redonner de l'eclat a nos
armes, rassurer la c
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