les caids nommes par
nous; la plupart des autres points du pays n'etaient soumis que de nom;
l'echec essuye par nos armes en 1844 n'avait pas ete venge, et si une
revolte ouverte avait eclate, les plus facheuses complications etaient a
prevoir. Des lors, le colonel Carbuccia avait senti les difficultes de
cette situation et les avait fait connaitre a son chef immediat, M. le
general Herbillon, commandant de la province. En avril et mai 1849, le
colonel s'etait vu contraint de parcourir le Hodna, a la tete d'une
colonne expeditionnaire, pour maintenir notre caid Si-Mokran, dont les
Arabes avaient voulu se debarrasser. Notre autorite en fut momentanement
raffermie, une reconciliation apparente eut lieu, et des otages furent,
suivant la coutume, amenes a Batna.
Dans le Sahara, par des circonstances favorables et fortuites, ou
peut-etre a cause meme de notre eloignement, les oasis le plus au sud,
Tuggurt et Souf, etaient dans les meilleures dispositions a notre egard.
Aussi, quand le kalifat d'Abd-el-Kader, Ahmed-bel-Hadj, a voulu,
en dernier lieu, traverser ce pays, pour se mettre a la tete de
l'insurrection, il a ete repousse avec perte par nos fideles allies
Ben-Djellal et Ben-Chenouf.
Les habitants du groupe d'oasis qu'on appelle le Zab-Dahri, et dans
lequel est situe Zaatcha, ne vivaient, il y a peu de temps encore,
que de la culture du palmier, qui suffisait a leur nourriture et aux
echanges. Menaces sans cesse par les nomades, qui les pillaient et les
rendaient tributaires, leur sort etait exceptionnellement malheureux. En
1845, sous le commandement de M. de Saint-Germain, ils commencerent
a jouir d'une administration reguliere et uniforme. Grace aux
encouragements de cet officier superieur, ils produisirent d'abondantes
cereales, et l'on peut dire que, quatre ans apres, la misere avait
completement disparu de leur territoire. Le but de M. de Saint-Germain,
qui voulait gouverner directement le pays, etait de soustraire le Sahara
a la dependance du Tell, dont il tire ses grains. Louable en lui-meme,
sous le rapport de la civilisation, au point de vue politique ce plan ne
pouvait produire que de facheux resultats chez un peuple qui nous sera
encore longtemps et peut-etre toujours hostile.
Les Turcs connaissaient les Arabes au moins aussi bien que nous, et
certes ils se seraient gardes de rendre le desert independant du Tell.
La necessite ou sont les tribus sahariennes de venir, tous les ans,
s'approvisionner dan
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