a
subdivision territoriale placee sous ses ordres, M. le colonel Carbuccia
prit lui-meme le commandement de la colonne de 1,500 hommes qui, le
6 juillet, quitta enfin le chef-lieu, avec six obusiers de douze
centimetres. Le 9, avant le jour, une tribu redoutee, les Ouled-Sahnoun,
nos ennemis irreconciliables, etaient rases de fond en comble. Le 15,
la colonne arrivait a Biscara, ou l'on pensait generalement que
l'apparition seule de nos forces et, tout au plus, la menace de detruire
les palmiers suffiraient a reduire l'ennemi.
Sous l'impression de ces donnees inexactes, le colonel Carbuccia se
presenta devant Zaatcha, dans la nuit du 15 au 16. Il reconnut en
personne les abords de la place et put se convaincre des graves
difficultes de son entreprise. Cet excellent officier eut raison de ne
pas s'exposer aux enormes inconvenients d'une retraite sans combat, et
ne consultant que son courage, il ordonna l'attaque.
Deux colonnes de 450 hommes chacune aborderent vigoureusement les
Arabes, et au bout de deux heures de lutte tres vive, par une chaleur
de 59 deg., ils les avaient refoules, de jardin en jardin, jusque dans
l'enceinte crenelee du village. La, nos bons soldats furent arretes par
un obstacle materiel, un fosse de cinq metres de large, qu'on ne put
franchir sous le feu d'un ennemi invisible. Les obusiers de douze
centimetres ayant ete insuffisants pour entamer un mur a soubassement en
pierres cyclopeennes du temps des Romains, il fallut se retirer, apres
de longs efforts proclames heroiques par l'armee d'Afrique tout entiere.
Des lors, la revolte gagna de proche en proche, meme en dehors des
Ziban, et la defection de Sidi-Abd-el-Afid, chef de la redoutable
secte religieuse des Ghouans, vint mettre le comble aux dangers de
la situation. Heureusement, en apprenant cette nouvelle, le colonel
Carbuccia, revenu a Batna, se hata d'en faire partir pour Biscara le
seul bataillon qu'il eut de disponible. Bien que ce bataillon fut d'un
faible effectif et n'amenat qu'une piece d'artillerie, il permit a M.
de Saint-Germain, reste au commandement de Biscara, d'entreprendre la
brillante affaire du 17 septembre, dont tous les journaux ont retenti,
et ou ce vaillant officier trouva une mort glorieuse.
Les choses etaient dans cet etat, lorsque M. le general Herbillon quitta
Constantine, pour commander en chef l'expedition a laquelle j'allais
prendre part. Arrive le 7 octobre devant Zaatcha, il livrait le 20 un
premier assau
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