N deg. 4.--Rapport du commandant Bonaparte.
Au camp devant Zaatcha, 25 octobre 1849.
_Deuxieme regiment de la Legion etrangere._
Mon colonel,
Charge du commandement de deux cents hommes de la Legion, et de deux
cents du 5e d'infanterie legere d'Afrique, designes pour abattre des
palmiers et proteger ce travail, je me suis porte ce matin, a huit
heures, vers la position qui m'avait ete indiquee par M. le general
Herbillon, commandant en chef. Nous avons, en arrivant, occupe un mur
faiblement crenele par les Arabes, et de la nous les avons tenus en
respect, tandis que nos travailleurs abattaient avec une grande activite
bon nombre de palmiers que j'evalue, au moins, a deux cent cinquante.
Les Arabes finirent cependant par se concentrer au saillant forme par
le mur avec le reste de notre ligne qui s'etendait jusqu'a la plaine.
J'avais, a plusieurs reprises, charge le capitaine Butet, du 3e
d'infanterie legere d'Afrique, de l'observation de ce point important,
et il m'en avait repondu, lorsque ce brave et intelligent officier fut
atteint d'un coup de feu. Un chasseur de son corps fut tue au meme
instant. Les Arabes se jeterent sur le mur, limite de notre ligne,
qu'ils n'ont point franchie, malgre les diverses phases du combat. Ils
etaient en grand nombre. Ils nous assaillirent avec une grele de pierres
qu'ils lancaient pardessus le mur, et ils finirent par se montrer
audacieusement a la crete, d'ou ils firent feu de leurs fusils et de
leurs pistolets. Nous les recumes a coups de fusil. Une reserve de vingt
grenadiers de la Legion, sous la conduite du capitaine Nyko, vint, a ma
voix, soutenir l'infanterie legere, et assurer la position meilleure,
que nous occupames immediatement dans un jardin encaisse, a environ 20
metres du mur occupe d'abord, position d'ou nous n'avons cesse de tenir
l'ennemi a distance.
Le point d'appui de la droite de notre nouvelle ligne etait, comme vous
l'avez pu voir, mon colonel, un petit mamelon ou huit a dix grenadiers
de votre regiment, electrises par votre voix et l'exemple du brave
sergent Smitters, heroiquement tue dans cette affaire, ont si
vaillamment combattu.
Je tous rendis compte de l'utilite d'un renfort qui nous permit de ne
pas suspendre l'abattage des palmiers, et ce fut alors que vous fites
avancer les reserves dont le concours fut si efficace. Pendant ce
temps, les grenadiers postes au mamelon susdit, et l'infanterie legere
d'Afrique, soutinrent, avec une rare bravou
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