position. (Tres bien! tres
bien!)
Qu'est-il arrive? M. Pierre Bonaparte a recu un commandement de son
grade, on lui a donne le commandement de quatre cents hommes. Il
s'est avance en tirailleur sur l'ennemi: je ne juge pas le merite du
mouvement, s'il etait plus ou moins rationnel, ceci est un fait purement
militaire; vous me permettrez de le passer sous silence. L'engagement
qui eut lieu a ete vif; la ligne des tirailleurs a du se retirer.
M. Pierre Bonaparte a montre beaucoup de courage; il a ete presque
apprehende au corps par un Arabe. Il l'a tue de sa main, c'etait tout
naturel; on ne devait pas attendre moins d'un homme qui porte son nom.
Plus tard, un bataillon de renfort est arrive; l'affaire a ete reprise;
chaque troupe est restee dans sa position respective.
Le lendemain, M. Pierre Bonaparte, qui la veille avait oublie qu'il
etait representant, qui n'en parlait pas, le lendemain, M. Pierre
Bonaparte s'en est souvenu.
_M. Pierre Bonaparte._--Pas le lendemain!
_M. le Ministre._--Peu importe! je n'epilogue pas sur les heures ou sur
le jour. Bref, M. Bonaparte, quelque temps apres, a trouve qu'etant
representant du Peuple, il devait revenir dans cette enceinte. C'est
fort bien; mais il aurait du y penser avant de partir. En ce moment,
il etait devant l'ennemi; il aurait du s'en souvenir. (Tres bien! tres
bien!)
Qu'il me permette de lui dire qu'a sa place, en presence de l'ennemi,
j'aurais parfaitement oublie que j'etais representant. (Tres bien! tres
bien!)
_M. Pierre Bonaparte._--Je suis revenu pour affaire de service.
_M. le President._--N'interrompez pas; vous repondrez!
_M. le Ministre de la guerre._--M. le general Herbillon, commandant
militaire de la province de Constantine et des troupes qui font le siege
de Zaatcha, a donne, il est vrai, a M. Pierre Bonaparte un ordre qu'il
m'a remis entre les mains. Je lui ai dit: "Cet ordre vous couvre".
C'etait tout simple, et s'il ne vous avait pas couvert, savez-vous ce
que j'aurais fait? Je serais venu ici; j'aurais demande a l'Assemblee
l'autorisation de vous poursuivre; je vous aurais fait arreter et
conduire par la gendarmerie a Constantine, et la, vous auriez ete
traduit devant un conseil de guerre. (Marques generales d'approbation.)
Je n'ai pas agi ainsi, parce que je ne devais pas le faire. Il ne
restait aux yeux du ministre de la guerre qu'une faute, une faute
grave; c'etait de ne pas avoir accompli un mandat recu. Ce mandat etait
importan
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