ut le danger et, rentre a Berlin, il resolut de commencer la
lutte. Dans une reunion, il manifeste son depit a l'egard du congres, le
plus considerable de tous ceux tenus depuis la creation du parti. Le
parti, dit-il en substance, a pu s'accroitre numeriquement, _il a
certainement perdu en qualite_. Des petits bourgeois, nullement d'accord
avec les principes de la social-democratie et de l'agitation
internationale, se sont insinues dans le parti, pour y former l'element
modere. L'opportunisme, le particularisme menacent de ruiner le parti.
Pour lui, Bebel, un petit parti a principes determines est preferable a
un parti fort numeriquement et sans discipline. L'etat actuel des choses
lui est fort penible. Il avait meme songe a abandonner sa place au
conseil central et ne l'avait conservee que sur les instances des
compagnons et amis. Toutefois, il ne promettait rien et tenait a
reserver son entiere liberte d'action au cas ou les affaires
continueraient a marcher de meme facon.
Nous voudrions connaitre l'opinion de Bebel--Bebel, qui, en tant que
prophete, s'est si souvent lamentablement trompe--sur l'article qu'il
publia peu avant le congres dans la _Neue Zeit_[33]. Il nous semble que
la lecture l'en doive legerement embarrasser.
Dans cet article Bebel dit:
"Quant a des dissensions principielles ou serieuses a propos de la
tactique du parti, il ne saurait en etre question. Nulle part n'existent
des dissensions de principe. Le parti, chez _tous_ ses adherents, se
trouve sur une base de principe unique, definie dans le programme. Pour
qui voudrait etre ici d'une opinion differente, il n'y aurait pas de
place dans le parti; il lui faudrait aller aux anarchistes ou bien
aborder dans le camp bourgeois. Le parti n'aurait que faire de lui."
Les evenements du congres ont du desenchanter Bebel, et le fait prouve
en tous cas combien peu il est au courant de ce qui se passe dans son
parti.
Il est vrai que dans le troisieme article d'une serie publiee au
_Vorwaerts_, Bebel avoue que, parti pour le congres dans un etat
d'esprit optimiste, il avait ete terriblement decu.
En ce qui concerne Liebknecht, il etait tellement frappe d'aveuglement
que, meme apres le congres, il vantait encore l'unite inebranlee du
parti. Il publia dans le _Vorwaerts_ un article redondant qui prouvait a
quel point son auteur avait perdu la faculte d'appreciation. Liebknecht
y dit: "Les dissensions tant escomptees par nos ennemis, disparurent a
la s
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