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de la politique de nos souverains. Mathilde, veuve de Philippe, comte
de Boulogne, oncle du roi, avait promis par ecrit de ne marier sa fille
unique, que de l'agrement de Louis. Elle fut fidele a sa promesse. Le
monarque qui, peu de temps auparavant, s'etait oppose a l'union de
la mere avec le comte de Leicester, seigneur anglais d'une ambition
demesuree, consentit que la fille epousat Gaucher IV, chef de la maison
de Chatillon, seigneur francais, aussi distingue par sa fidelite que par
sa haute naissance. Ce fut aussi par le meme principe qu'apres avoir
force la comtesse de Flandre a renoncer a l'alliance du meme Leicester,
il lui permit de s'unir au comte Thomas, cadet de la maison de Savoie,
oncle de la reine Marguerite, le cavalier le mieux fait de son temps,
plus estimable encore par les qualites de l'esprit et du coeur, mais peu
avantage des biens de la fortune.
_Mariages des princes Robert et Alphonse, freres du roi_.
Mais de tous ces mariages, les plus celebres furent ceux des princes
Robert et Alphonse, freres du roi. Le premier avait ete accorde avec la
fille unique du feu comte de Flandre. La mort prematuree de cette riche
heritiere inspira d'autres vues. Louis choisit, pour la remplacer,
Mathilde ou Mahaut, soeur ainee du duc de Brabant, princesse en grande
reputation de sagesse. Alphonse, par le traite qui mit fin aux croisades
contre les Albigeois, avait ete promis a la princesse Jeanne, fille
unique du comte de Toulouse; mais, comme ils n'etaient alors l'un et
l'autre que dans la neuvieme annee de leur age, la celebration de leurs
noces avait ete differee jusqu'a ce moment.
Quelques jours apres, le monarque, qui eut toujours pour ses freres
la plus tendre affection, arma ces deux princes chevaliers, l'un a
Compiegne, l'autre a Saumur. Alors il donna a Robert pour son apanage
le comte d'Artois, et a Alphonse le Poitou et l'Auvergne; et, pour me
servir du terme qui etait alors en usage, il les _investit_ de ces
provinces, c'est-a-dire, qu'il les en mit en possession. On observe que
la ceremonie de leur chevalerie se fit avec une magnificence qui avait
peu d'exemples. Ce fut, dit Joinville, _la nonpareille chose qu'on
eut oncques vue_. Il y eut toutes sortes de courses et de combats de
barriere. C'est ce qu'on appelait tournois.
_Demeles de l'empereur Frederic avec les papes_.
Pendant que la paix dont la France jouissait, donnait a Louis le temps
de s'occuper de ces fetes utiles et agr
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