s souterraines, et
surprenaient les voyageurs egares la nuit, les bergers gardant leurs
troupeaux, ou encore les femmes nouvellement accouchees et leurs enfants,
qu'elles emportaient dans leurs repaires, d'ou l'on entendait sortir
quantite de bruits etranges, des vagissements, quelques mots imparfaits et
toute espece de sons musicaux."
[Note 1: _Dictionnaire de la conversation_, article DAMES
BLANCHES.]
L'Aia, Ambriane ou Caieta est une fee de la classe des _dames blanches_,
qui habite le territoire de Gaete, dans le royaume de Naples, et qui y
preoccupe autant l'esprit des personnes faites que celui de l'enfance.
Comme chez la plupart des dames blanches, les intentions de l'Aia sont
toujours bienveillantes: elle s'interesse a la naissance, aux evenements
heureux et malheureux, et a la mort de tous les membres de la famille
qu'elle protege. Elle balance le berceau des nouveau-nes. C'est
principalement durant les heures du sommeil qu'elle se met a parcourir les
chambres de la maison; mais elle y revient encore quelquefois pendant le
jour. Ainsi, lorsqu'on entend le craquement d'une porte, d'un volet, d'un
meuble, et que l'air agite siffle legerement, on est convaincu que c'est
l'annonce de la visite de l'Aia. Alors chacun garde le silence, ecoute; le
coeur bat a tous; on eprouve a la fois de la crainte et un respect
religieux; le travail est suspendu; et l'on attend que la belle Ambriane
ait eu le temps d'achever l'inspection qu'on suppose qu'elle est venue
faire. Quelques personnes, plus favorisees ou menteuses, affirment avoir vu
la fee, et decrivent sa grande taille, son visage grave, sa robe blanche,
son voile qui ondule; mais la plupart des croyants declarent n'avoir pas
ete assez heureux pour l'apercevoir. Cette superstition remonte a des temps
recules, puisque Virgile la trouva existant deja au meme lieu.
II.--ELFES
Les Alfs ou Elfes sont dans les pays du Nord les genies des airs et de la
terre. Ils ont quelque ressemblance avec les fees. Leur roi Oberon,
immortalise par Wieland, est le roi des aulnes, _Ellen Koenig_, chante par
Goethe.
Torfeus, historien danois qui vivait au XVIIe siecle, cite par M. Leroux de
Lincy[1], rapporte dans la preface de son edition de la _Saga de Hrolf_,
l'opinion d'un pretre islandais nomme Einard Gusmond, relativement aux
Elfes: "Je suis persuade, disait-il, qu'ils existent reellement, et qu'ils
sont la creature de Dieu; qu'ils se marient comme nous, et repr
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