l'odieux
ressentiment de Genevre[3]. Viviane, fee celebre dont le nom est une
corruption de _Vivlian_, genie des bois, celebree par les chants celtiques,
habitait au fond des forets, sous un buisson d'aubepine, ou elle tint
Merlin ensorcele[4]."
[Note 1: _Histoire de Melusine_, par Jean d'Arras. Paris, 1698,
in-12, p. 125.]
[Note 2: _Poesies de Marie de France_, edit. Roquefort, t. I, p.
537; _lai de Graelent_.]
[Note 3: Meme ouvrage, t. II, p. 207; _lai de Lanval_.]
[Note 4: Th. de la Villemarque, _Contes populaires des anciens
Bretons_.]
"Les eaux minerales, dont l'action bienfaisante etait attribuee a des
divinites cachees, a Sirona, a Venus anadyomene, auxquelles on consacrait
des ex-voto et des autels, furent regardees au moyen age comme devant leur
vertu medicale a la presence des fees. Pres de Domremy, la source thermale
qui coulait au pied de l'arbre des fees et ou s'etait souvent arretee
Jeanne d'Arc, en proie a ses etonnantes visions, avait jailli, suivant le
dire populaire, sous la baguette des bonnes fees. C'est encore sous le meme
patronage que les montagnards de l'Auvergne placent les eaux minerales de
Murat-le-Quaire. Les habitants de Gloucester, l'ancienne Kerloiou,
pretendent que neuf fees, neuf magiciennes veillent a la garde des eaux
thermales de cette ville; et ils ajoutent qu'il faut les vaincre quand on
veut en faire usage."
Une des principales occupations des fees, c'est de douer les enfants de
vertus plus ou moins extraordinaires, plus ou moins surnaturelles.
Le _Roman d'Ogier le Danois_ raconte que: "La nuit ou l'enfant naquit, les
demoiselles du chateau le porterent dans une chambre separee, et quand il
fut la, six belles demoiselles qui etaient fees se presenterent: s'etant
approchees de l'enfant, l'une d'elles, nommee Gloriande, le prit dans ses
bras, et le voyant si beau, si bien fait, elle l'embrassa et dit: Mon
enfant, je te donne un don par la grace de Dieu, c'est que toute ta vie tu
seras le plus hardi chevalier de ton temps. Dame, dit une autre fee, nommee
Palestrine, certes voila un beau don, et moi j'y ajoute que jamais tournois
et batailles ne manqueront a Oger. Dame, ajouta la troisieme, nommee
Pharamonde, ces dons ne sont pas sans peril, aussi je veux qu'il soit
toujours vainqueur. Je veux, dit alors Melior, qu'il soit le plus beau, le
plus gracieux des chevaliers. Et moi, dit Pressine, je lui promets un amour
heureux et constant de la par
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